La batterie de réserve du 35e RAP a le feu sacré !

Le 35e Régiment d’Artillerie Parachutiste est basé à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées. Unité d’élite, prête à intervenir partout en France et dans le monde, le commandant de l’UIR, le capitaine Tronco, nous parle de l’engagement des réservistes au sein du 35e RAP.  

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La réserve représente pour le régiment plus de 200 militaires, dont 190 servent dans l’Unité d’Intervention de Réserve (UIR), appelée, sans surprise, la 5e Batterie. Elle est constituée majoritairement de citoyens issus de la société civile avec environ 20 % d’anciens militaires d’active. Cela permet d’avoir une osmose et de transmettre plus rapidement les savoirs et techniques à acquérir. « Il s’agit d’une unité jeune, avec de nombreux lycéens et étudiants dans ses rangs, » indique le capitaine de réserve Tronco. Il souligne d’ailleurs avec une pointe de fierté que l’effectif de son UIR comprend 10% d’éléments féminins. « Malgré la particularité de ces volontaires ayant une autre activité dans le civil, l’UIR fonctionne quasiment comme toutes les autres batteries du régiment. Elle a aussi bien son adjudant d’unité, que son bureau comptable et son fourrier, » commente le capitaine Tronco.  

Le commandant d’unité

Ancien officier appelé, le capitaine Tronco a servi outre-mer en 1997 dans les troupes de marine. Dès 1998, il rejoint la réserve : « J’ai été affecté au 35e RAP en 2015, après trois ans d’interruption dans la réserve opérationnelle pour cause de séjour à l’étranger ». Aujourd’hui à la tête de la 5e batterie, il se donne à fond dans sa mission, trouvant cette fonction particulièrement exaltante même si elle demande une implication sans faille et beaucoup d’efforts pour faire progresser son groupe afin de se rapprocher au plus près du niveau des batteries d’active.

L’instruction des réservistes

Les missions confiées à cette réserve régimentaire sont très variées, elles nécessitent un entraînement régulier. « L’UIR du 35e RAP est chaque année une des unités de l’Armée de Terre des plus impliquées dans l’opération Sentinelle, contribuant ainsi à la sécurité de nos compatriotes, » déclare le commandant d’unité. En effet, la réserve soutient le régiment dans quasiment toutes les missions : exercices d’artillerie, garde des emprises militaires, actions de prestige et de rayonnement ou même les opérations extérieures. « Où encore dans mille autres tâches quotidiennes qui rythment la vie d’un régiment ».

Le capitaine Tronco évoque l’instruction, point clef de toute formation militaire sérieuse : « Elle a lieu pendant une dizaine de week-ends par an et durant des semaines entières de Mise en Condition Finale pour être opérationnel dans le cadre de Sentinelle. » Ce sont des cadres réservistes qui assurent l’encadrement des Formation Militaire Initiale de Réserve (FMIR) qui forment deux fois par an une vingtaine de jeunes volontaires. « Nous nous occupons également d’autres types de préparations militaires. En effet, l’UIR s’occupe elle-même de la formation de ses futurs brigadiers lors des CAME-CATE, les fameux Certificats d’Aptitude Militaire Élémentaire ». Tous les ans des réservistes du 35e RAP sont envoyés à l’École des Troupes Aéroportées pour obtenir le Brevet Militaire Parachutiste ou suivre ailleurs différents stages, pour acquérir de nouvelles connaissances et monter en grade. « La préparation opérationnelle se veut professionnelle et sportive. Elle privilégie les nuits sur le terrain et des exercices dans les montagnes des Pyrénées. 

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L’accent est mis sur la préparation à la mission Sentinelle avec du tir à courte distance, des techniques de combat à mains nues ou avec un bâton de défense dans le cadre des Techniques d’Interventions Opérationnelles Rapprochées, plus connu sous le sigle TIOR. Nous nous exerçons aussi aux gestes de secours au combat, etc. » explique le capitaine Tronco.

Servir son régiment et son pays

Cette unité au moral élevé, fière de servir dans un régiment para, est prête à relever de nouveaux défis. Après sa montée en puissance depuis 2015, la batterie de réserve du 35e RAP se voit désormais jugée apte à intervenir en unité constituée pour des missions de protection du territoire, de type Sentinelle. Elle aide ainsi le 35e RAP à se rendre disponible pour ses missions aux quatre coins du monde, comme récemment en Irak, ou ses compétences en artillerie sol-sol et sol-air sont reconnues. 

CNE (R) F.GAIGNAULT et CNE (R) E.TRONCO

LA 5e BATTERIE DU 35e RAP

Cette UIR ou « Batterie de Réserve », est partie intégrante d’un régiment d’artillerie, a plus de 20 ans d’existence.

Son insigne et son historique :Création de l’UIR ou Batterie de Réserve : 1998.

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Sa devise : « Je te connais. »

Cet insigne vient du 18ème RCP (Régiment de Chasseurs Parachutistes) avec un isard, animal des montagnes des Pyrénées, auquel on a rajouté par la suite les deux bombardes (ou canons) de l’artillerie.

Sa devise vient du 18ème régiment d’infanterie dont l’origine remonte à 1587, lors du règne d’Henry IV. Appelé le régiment Auvergne en 1635, il participe à de nombreuses campagnes militaires de Louis XIV à Louis XVI, comme à la bataille de Yorktown (permettant l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique) où il gagne le nom prestigieux de Royal-Auvergne.

Avec la Révolution et l’Empire, le Royal-Auvergne devient le 18ème Régiment de ligne. Il participe alors à de grandes batailles, à celle d’Austerlitz notamment en 1805.  A celle de Rivoli en 1797, contre les Autrichiens, le général Napoléon Bonaparte s’adresse alors à ces soldats en lui disant : « Brave 18ème ! Je te connais, l’ennemi ne tient pas devant toi ! ».

Le régiment, basé à Pau, part en 1914 pour participer à de nombreuses batailles, dont celle de Verdun en 1916. Il s’illustre durant cette Première Guerre mondiale ainsi que pendant la Campagne de France en 1940. Ses armes et de nombre de ses cadres contribuent à la création du Corps-Franc-Pommiès, très actif dans la région durant la Résistance et la Libération de la France.

En 1946, le régiment est reconstitué sous le nom de 18e Bataillon d’Infanterie Aéroportée, puis de 18e Régiment de Chasseurs Parachutistes. Régiment de choc, d’où le poignard sur son insigne, il participe à la guerre d’Algérie, avant d’être dissous définitivement en 1961.

Dernière mise à jour : ( 05-12-2019 )