En mai 2010, le pays commémorait l’année 1940, celle qui a marqué le plus grand désastre militaire, politique et moral qu’ait jamais connu le peuple français. Après neuf mois de quasi-inaction de part et d’autre de la frontière – la célèbre «drôle de guerre» - le déclenchement des hostilités au début du mois de mai 1940 va conduire l’armée française à subir une forme nouvelle de guerre, motorisée et aérienne, bientôt théorisée par le IIIe Reich comme Blitzkrieg : la « Guerre-éclair ». De ce drame sans précédent ne vont subsister que les images prises par le vainqueur et l’idée d’une armée française piètre héritière de celle des poilus de la Grande Guerre, pourvue d’un matériel obsolète, qui aurait préféré la fuite ou la reddition à l’idée de se battre. Pour nombre des Français de 1940, ceux qui fuyaient au mois de juin le long des routes de l’exode et qui n’ont pas assisté aux combats, seule demeurera la vision des soldats français se repliant après l’effondrement de la « Ligne Weygand ». Calomnié par des écrivains comme Céline, auteur du célèbre aphorisme « neuf mois de belote, six semaines de course à pied », méprisé par les « Anciens » de 14-18, le combattant de 1940, celui de l’ « Armée Ladoumègue » en référence au célèbre coureur sportif, n’aura de cesse tout au long des années d’après-guerre de se faire oublier ou plus simplement d’oublier.

Or, la défaite historique de 1940 est toujours présente dans l’inconscient de la mémoire nationale. Plus que jamais les Français, face aux défis contemporains, doutent d’eux même, de la valeur de leur savoir-faire, de leur culture et de leur place dans le monde.

Doté d’une iconographie exceptionnelle et de lettres inédites, rassemblées par l’auteur au long de nombreuses années de recherche minutieuse, le livre entend retracer l’histoire réelle et occultée des combats de mai-juin 1940, ceux qui auront vu une armée française en pleine modernisation se battre avec acharnement et malchance contre un adversaire loin d’être aussi puissant et novateur que ce que l’on a pu croire, enclin aux erreurs et qui aura payé au prix cher sa victoire. Outre la description du cours de la bataille et de ses répercussions politiques, témoignages d’époque, récits intimes, carnets et surtout photos privées font de cet ouvrage un recueil unique en son genre. 

Christophe DUTRÔNE, né en 1966, figure parmi la nouvelle génération de chercheurs qui explore l’Histoire militaire du 20ème siècle avec un regard neuf, libéré des pesanteurs partisanes de tout ordre. Il a obtenu en 1997, sous la direction du professeur André Martel, un DEA d’Histoire Militaire, Etudes de Défense et Sécurité à l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix en Provence. Après avoir un temps exercé le métier d’enseignant, il choisit en 1999 d’entamer une carrière d’historien. Se consacrant entièrement aux activités littéraires, il collabore à plusieurs ouvrages d’Eric Deroo (entre autres « L’Illusion coloniale » chez Tallandier) et débute à partir de 2003 une collaboration régulière avec les éditions Histoire & Collections puis assume la fonction de rédacteur en chef de la revue Tenue de Campagne.

Christophe Dutrône ILS SE SONT BATTUS Mai-Juin 1940 Parution : 21 / 04 / 2010 224 pages, format :250x280 – 200 images et documents inédits, 39,90 euro Les éditions du Toucan

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