FMIR : témoignage d'une Ourse

FMIR, ce n’est pas une histoire qui se raconte, mais une aventure qui se vit !

On est arrivé en civil et nous avons quitté la caserne en militaire, les yeux qui brillaient, en essayant de garder pour soit les larmes et la tristesse. Parce que c’était exceptionnel, tellement court, intense et magique.

Nous sommes repartis avec tous nos sacs, des souvenirs plein la tête, et après un dernier salut, c’était terminé.

Apprendre à dire oui alors qu'on aimerait crier non - sauter d'un pont en rappel après avoir demandé 30fois si on était bien assurée - dormir dans des feuilles, à terre, sans sac de couchage ni tente, dans un bois, sous la pluie, et grelotter de froid toute la nuit en comptant les heures qui nous sépare du petit déjeuner - apprendre des chansons et les chanter au coin du feu, en hurlant les refrains et en se disant que bouchon elle chante presque plus faux que moi =) - monter dans le camion et 

 
être secouée comme je n'sais quoi, s'écraser sur les voisins de gauche ou de droite à chaque petit coup de frein - se dire que avant, on enviait ces militaires en treillis, et que maintenant, on en est un - se lever à 5h45 en se demandant si on avait vraiment dormi ou si on s'était reposée 10 minutes - manger tout et n'importe quoi, mais surtout n'importe quoi, parce qu'on a que ça à se mettre sous la dent et qu'on a le ventre qui crie famine - s'échanger les pâtes de fruit contre des barres de céréales et la mousse de foie - remettre les mêmes tee shirt pendant deux semaines et se dire qu'on pue vraiment, mais que comme tout le monde à la même odeur, c'est sympa - mettre les jambes en l'air tous les soirs, parce qu'on à trop de sang dans le bas du corps et que ça commence très sérieusement à faire mal - transpirer dés 7 du matin, parce qu'on a déjà couru partout mais qu'on est quand même en retard - rajouter des grades à chaque fin de phrase en essayant de ne pas se tromper - tenter de dire "vous" alors qu'on a pris l'habitude de dire "tu" - connaitre le nom de famille des gens avant leur prénom, et finir la f.m.i.r en leur demandant "mais au fait, tu t'appelles comment toi?" - apprendre à marcher au pas et à ne pas rigoler quand certains n'y arrivent pas (même si c'est vraiment marrant de voir que dés qu'il faut tendre les bras, certains ne savent plus comment on marche) - aller partout avec son "homme", dormir avec, manger avec, aller aux toilettes avec, et surtout, ne JAMAIS l'oublier - ressentir des frissons devant le drapeau - ne plus réussir à courir, ne plus pouvoir avancer, et sentir une main derrière son dos, qui aide à avancer - marcher dans une nuit noire ou l'on ne voit pas à deux centimètres devant nous, et se repérer avec le bruit des pas et des voix - apprendre le nom des pièces, les discours, apprendre à se présenter devant le lieutenant et en oublier la moitié - nouer des liens forts avec certaines personnes et se rendre compte à quel point la vie peut être agréable - se promener dans la caserne et rencontrer des gens extraordinaires - se mettre au repos réglementaire et prendre l'habitude, au point de s'y mettre dés qu'on ne fait rien, même quand on attend aux toilettes - ne jamais partir sans son petit carnet et son stylo, et noter tout ce qu'ils nous disent, même ce qui peut être inutile - passer deux semaines formidable et ne plus vouloir partir ...
1er CL CELEMENCKI
Dernière mise à jour : ( 24-05-2009 )