Des réservistes au CNEC de Mont-Louis et Collioure
Cet article est un témoignage de réserviste sur les stages et épreuves qui jalonnent nos parcours d’entraînement et de formation. A côté des descriptifs théoriques ou pédagogiques, cette rubrique nous permettra de noter, comme un guide Michelin, les qualités et atouts de telle piste d’audace, tel itinéraire, tel parcours aquatique, telle Via ferrata, etc. Pas pour critiquer ou pour faire du « mytho », mais au contraire pour donner envie à ceux qui ne les connaissent pas d’aller découvrir ces entraînements dans leur très grande variété et dont beaucoup sont accessibles aux réservistes : centres commando, centres d’aguerrissement, centres sportifs, centres de tir.
Et témoigner de la grande vitalité de nos réservistes opérationnels !
 

« EN POINTE TOUJOURS »

Le Centre National d’Entrainement Commando (CNEC) de Mont-Louis et de Collioure ouvre ses portes à des réservistes de l’armée de Terre et des autres armées au cours de nombreux stages tout au long de l’année.
Des stages d’été et d’hiver sont conçus et adaptés spécifiquement pour les réservistes. Ils permettent aux réservistes de s’initier ou de se perfectionner aux différentes techniques commandos mais aussi de se remémorer les gestes élémentaires du combattant et de la vie en campagne.
Il faut souligner l’excellente organisation de ces stages et une souplesse d’adaptation de l’encadrement du CNEC quasi permanente pour les stagiaires réservistes.

Les activités sont variées et progressives :
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Des séances d’escalade et de franchissement permettent de retrouver à la fois des sensations de grimpe et d’équilibre mais aussi de réviser l’école des nœuds.



Une grosse partie du stage est consacrée au franchissement des différentes pistes d’audace de Mont-Louis et de Collioure. Bleues, rouges pour les pistes individuelles, jaunes, violettes pour les pistes collectives. De jour comme de nuit, toutes ces pistes permettent de mettre à l’épreuve tous les stagiaires tant sur le plan physique que mental. Elles permettent aussi de développer la cohésion.

Quelques obstacles des pistes du CNEC :





Les séances de tir FAMAS, PA représentent également des activités importantes au cours de ces stages. Ces séances permettent en particulier l’apprentissage des nouvelles techniques de tir baptisées Instruction du Tir de Combat (I.T.C). Il convient de préciser que l'I.T.C ne se substitue pas à l’Instruction Sur le Tir (I.S.T) telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui mais en constitue un prolongement adapté aux nouveaux types d'engagement. L’I.T.C répond à une nouvelle attente, notamment celle du tir à courte distance, à savoir la frange de 0 à 30 mètres encore appelée "distance de communication". L'objectif est aussi de former un tireur confiant en ses capacités, maître de lui-même et sûr pour les autres, responsable de son tir et du bon emploi de son arme.
 
 
Cette instruction est issue de la N.T.T.C. (Nouvelle Technique de Tir de Combat) qui constitue elle-même une adaptation d'un concept américain développé par M. Chuck TAYLOR. En parallèle de l’évolution de la technique dans l’armée suisse, une évolution française a été menée par un ancien des forces spéciales et dévoilée dans le livre « Autodéfense au FAMAS ». Cette N.T.T.C. forme l'ossature de la politique de tir de l’armée Suisse qui depuis le début de l'expérimentation en 1993, ne déplore aucun accident corporel par tir fratricide. Cette technique intéresse d’autres armées.

Les séances de Techniques d’Interventions Opérationnelles Rapprochées (T.I.O.R.) qui ont remplacé le CAC (combat Corps à Corps), font aussi partie des techniques apprises au cours de ces stages.



Les T.I.O.R. incluent toujours la possibilité d’éliminer physiquement l’adversaire, mais certaines situations imposent la mise en œuvre de techniques visant à limiter les dommages infligés à son intégrité physique. La destruction physique du combattant n’est plus le but premier de cette formation. Il s’agit donc bien de faire acquérir de nouvelles techniques adaptées au contexte actuel tout en s’appuyant sur l’expérience du passé.
Ce principe éducatif repose sur l’acquisition et l’assimilation pratique de connaissances juridiques, que les militaires professionnels doivent aujourd’hui connaître, de techniques de contrôle de soi (gestion du stress), et de mises en situation aussi réalistes que possible.

On peut aussi ajouter la Course d’Orientation (CO) de nuit qui permet de mettre en pratique les connaissances fondamentales en topographie de tout militaire.

Entre les activités terrains, des séances d’information et de sensibilisation sont également organisées en particulier sur les armes étrangères, les pièges. La salle piégeage de Mont-Louis présente une grande variété de pièges, depuis les pièges rustiques en bois et pointes de bambou jusqu’aux engins très sophistiqués en passant par toute une série d’utilisations non conventionnelles des équipements en dotation dans les armées régulières, notamment le piégeage de mines antichar et anti-personnel. Rappelons au passage une fameuse devise des sapeurs : « Mine inconnue touche à ton cul. Mine connue que j’aime, touche à ton cul quand même ».

Ces stages sont enfin le moment pour chacun des stagiaires de relever des challenges personnels, de développer le goût de l’effort et une gestion individuelle du stress qui pourront lui servir dans ses activités professionnelles civiles. Chaque stagiaire trouve une réelle satisfaction d’avoir réalisé des activités ayant demandé un dépassement de soi et des capacités physiques et mentales intenses. Même si certaines activités demandent un engagement assez soutenu, tous ne demandent qu’à renouveler cette expérience pour approfondir leurs connaissances et pour gagner toujours plus en confiance et en autonomie.


LTN (R) Arnaud  ANSIAUX
Dernière mise à jour : ( 25-01-2009 )