Madame Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'État auprès
de la ministre des Armées, s'est exprimée durant une heure durant ce 5 mars
2019, lors d'une réunion devant les membres du comité national d'entente (CNE)
présidé par le général d’armée Bruno Dary.
Le lieutenant-colonel Philippe Ribatto président de
l'UNOR et le colonel Franck Bertin, président de l'ANRAT, membres invités par
le président du CNE, ont pu assister à cette intervention.
Depuis sa nomination en 2017, Madame Darrieussecq a
abordé avec humilité le mode combattant, sa vision étant basée essentiellement
sur les contacts soutenus qu'elle a pu avoir alors qu'elle était Maire de Mont
de Marsan, soit au contact du monde associatif local, soit au contact des responsables
de la base aérienne. Elle a noté très rapidement l'attente immense du monde des
anciens combattants. Elle a donc décidé de travailler avec méthode, souvent
sous forme de groupes de travail pour permettre de faire un point sérieux sur
les mesures existantes et celles qui méritaient d'évoluer.
La ministre aborde plusieurs sujets d'actualité :
ONAC
C'est dans le cadre d'un contrat d'objectifs avec l'ONAC que
la ministre souhaite aborder sa transformation. Il s'agit en effet d'évoluer en
phase avec le monde des anciens combattants dont les effectifs se transforment
au fil des années.
MÉMOIRE
La ministre souligne la portée nationale de ce sujet.
2018 a été une année majeure de commémoration. Ce fut l'occasion de valoriser
les acteurs français mais également étrangers. Ainsi au cours des tournées
commémoratives en 2018 ce fut l'occasion de redynamiser certaines relations
diplomatiques.
En 2019, il s'agit de célébrer le 75eme anniversaire de
la libération de la France. Le souhait de la ministre est d'aller au-delà du
débarquement en Normandie, en commémorant également des moments forts tout au
long de l'année comme le débarquement en Provence, la libération de Paris en
août et celle de Strasbourg en décembre. Il s'agit de donner une vision globale
de tous les acteurs de la victoire y compris la résistance et les unités
prestigieuses telles celle du commando Kieffer.
Il faut développer le travail sur la Mémoire avec
l'éducation nationale, notamment par la formation spécifique des enseignants
afin que les jeunes soient mieux sensibilisés.
SNU
Le directeur du service national et de la jeunesse, le
général MENAOUINE a produit un rapport à l'issue de son groupe de travail. Le
Service National Universel (SNU) ne sera pas un service militaire, mais plutôt un service accès sur la
citoyenneté et l'éducation civique.
3 phases
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Une phase obligatoire de cohésion
de 2 semaines dans une brigade de 200 jeunes dans une autre région, l’année qui
suit la classe de 3e
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Une phase obligatoire « mission
d’intérêt général », de 2 semaines, près de chez soi, dans les mois qui
suivent le séjour de cohésion,
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Une phase facultative d’engagement
de 3 mois minimum dans le département de son choix, entre 16 et 25 ans.
La première
phase se déroule en hébergement collectif
Cette phase est
cruciale. Il s'agit bien de décloisonner la jeunesse, de créer de la cohésion
et de développer un esprit de défense. Nos armées y participeront. Elles savent
s'adresser aux jeunes. Elles sont bien placées pour donner envie aux jeunes de
s'engager sur des métiers très diversifiés au sein des armées. Nos forces
formeront les encadrants utiles dans les mois futurs.
Cette phase se
déroule par maisonnée d'une dizaine de personnes. Sept maisonnées constitueront
une compagnie. Les activités se dérouleront en uniforme non militaire dans un
cadre structuré, dans un esprit militaire. Elles tourneront autour d'un
enseignement de défense, à l'instar des JDC, de la sensibilisation à la
Mémoire.
La ministre
souhaite que les modules ne soient pas à la carte, notamment pas en fonction
des situations géographiques ou de spécificités locales, mais que le même
message soit passé à tous les jeunes.
Les jeunes dans
une maisonnée seront encadrés par des animateurs type BAFA, la compagnie sera encadrée
notamment par des réservistes ou formateurs de l'éducation national. Les
directeurs de centre (plusieurs compagnies) seront plutôt des militaires de réserve
ou retraités, ou des cadres de l'éducation nationale.
LYCEES DE LA DEFENSE
Les six lycées de la défense sont dans un mauvais état,
les conditions d'apprentissage sont dégradées. On a décidé de les garder, il
faut donc les amener à un niveau correct. Dans cette optique un plan d’investissement
a été décidé jusqu'en 2023. Mais dès ces premières années ceux sont 120 millions
qui vont être débloqués.
SSA
En tant que médecin, la ministre est très attachée au
SSA, notamment à la suite d'une période de déflation importante. Il s'agit de
rétablir les capacités à réaliser les missions du SSA sur 3 axes : notamment
redonner une capacité d'agir efficacement en OPEX, mais également améliorer les
capacités dans les CMA sur le territoire national (aptitude et sécurité
sanitaire) et permettre aux militaires de rester opérationnels en leur ouvrant
régulièrement le milieu hospitalier au-delà de l’amélioration du service public
que cela peut générer.
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