Association nationale des réserves de l'armée de Terre

Le brigadier-chef X a participé à la mission BATLOG3-EUROFOR du 23 décembre 2008 au 16 avril 2009 à Abeche dans le Centre Est du Tchad comme secrétaire/conducteur. Cet ouvrier d’Etat, âgé de 44 ans, réserviste au 5ème Escadron de Transport du 517ème Régiment du Train depuis trois ans, revient pour nous sur cette expérience fondatrice : « Le camp des Etoiles regroupait 450 soldats français mais aussi des militaires belges, italiens, finlandais, irlandais ainsi que des russes. En tout, nous étions près de 2000 hommes ». Les conditions de vie étaient rustiques mais confortables. Les français présents disposent de tentes à six places et de douches de campagne. La journée de travail débute après la séance de sport vers 7h30-8h jusqu’à 12h. Puis, repos et sieste jusqu’à 15h-15h30. Ensuite, le travail reprend et se termine vers 18h-19h et plus s’il y a un exercice. « Ma mission s’est déroulée durant la saison sèche, le thermomètre a parfois « flirté » avec les 50°C. Les vents de sable étaient réguliers et la poussière un désagrément constant ».

Le rôle du brigadier-chef consiste à rédiger les messages, à réceptionner et à orienter les soldats français ou étrangers, qui venaient au BOPS demander des moyens logistiques. Il assure également ses tours de garde dans le camp.
Du 2 au 6 janvier 2009, il a été affecté comme soutien logistique au détachement géographique. Le convoi d’une quinzaine de véhicules comprenait un effectif d’une trentaine de personnes. Il fallait être totalement autonome et donc tout transporter : carburant, vivres, matériels : La préparation de la mission doit être rigoureuse, sur le plan mécanique comme sur le plan du ravitaillement, car il n’y a pas de garage ou de McDo sur le bord de la piste… » Le brigadier-chef a conduit un GBC 6x4 de 180 ch à travers un terrain semi désertique : « Nous suivions les pistes de sable quand il y en avait, sinon nous roulions hors piste. Cela change de la conduite sur bitume. Le passage des Ouedi, rivières asséchées très sablonneuses, était toujours délicat parce que nous pouvions nous ensabler ». Le Tringlot du 517ème RT a particulièrement apprécié les missions « Range Patrol », dont l’objectif était d’aller au contact de la population. D’une durée de 24h, les soldats dormaient sur des lits picots avec simplement une moustiquaire. Le brigadier-chef avoue qu’il fallait être vigilant à cause des scorpions, mais il se souvient surtout de quelques rencontres avec des cobras…
« Ce qui m’a marqué, c’est la beauté des paysages et l’accueil de la population. Les Tchadiens sont des gens très débrouillards. Je me rappelle d’un conducteur de là-bas qui avait cassé son amortisseur et qui l’a ressoudé lui-même ! »
Les militaires présents au camp étaient d’accord pour dire que c’était une mission dure du fait de la chaleur torride épuisante et de l’enfermement, puisque seuls les convois de ravitaillement permettaient de sortir.
« Une opération extérieure demande des facultés d’adaptation importantes. La présence de nombreuses nationalités requiert également de la diplomatie. Pour moi, cette mission m’a permis de mettre en pratique ce que j’avais appris pendant mes périodes de réserve ».
Le capitaine, commandant d’unité du 5ème Escadron de Transport du 517ème RT conclut en expliquant que « c’est une expérience exaltante dans la carrière d’un réserviste. Je suis content qu’il ait pu bénéficier de cette opportunité. Je constate en tant que CDU de l’USR à laquelle appartient le brigadier-chefque cela créé une motivation supplémentaire dans notre escadron. Le « feed back » de son OPEX est enrichissante et participe à la dynamique de notre unité de réservistes ».                                                                    

LTN F GAIGNAULT