Un peloton de réservistes du 516e régiment du Train partira quatre
semaines en Bosnie dès octobre prochain. Le chef d’état-major de
l’armée de Terre l’avait annoncé par l’intermédiaire de l’ANRAT : le
défi pour les réservistes Terre devait être cette année d’être capables
de projeter une section entièrement constituée de réservistes en
opération extérieure.
Ce défi devient ainsi une réalité, grâce aux efforts personnels du
général Cuche qui a obtenu l’assentiment du chef d’état-major des
armées sur l’utilité et la légitimité de la participation d’une unité
de réservistes à une OPEX.
La réserve étant, selon la formule du CEMAT, « ni un complément, ni un
substitut à l’active, (mais) une partie intégrante de nos forces », la
mission de ce peloton de réservistes sera non pas de remplacer, mais de
renforcer les forces d’actives déployées en Bosnie pour une opération
importante, le désengagement de la base de Mostar.
Pour cette mission, le peloton du 516e RT sera renforcé par deux
équipages du 511e RT et un équipage du 121e RT. Le peloton partira avec
ses VTLR par voie routière, de Toul jusqu’à Mostar, et reviendra par la
même voie.
Pour l’ANRAT, cette mission est un symbole important de la
reconnaissance du rôle opérationnel de la réserve, et en particulier
des réservistes de l’armée de Terre. Il a fallu la mobilisation d’un
certain nombre de responsables aux côtés du CEMAT, dont le Délégué aux
réserves de l’armée de Terre (DRAT) le général Boulnois, pour faire
accepter le principe du départ en mission extérieure d’une unité
organique de réservistes et identifier la section effectivement
opérationnelle et la mission leur correspondant le mieux.
Mais il a fallu aussi un effort du côté des réservistes en matière de
disponibilité, d’entraînement et de capacités opérationnelles. Le choix
du 516e régiment du Train n’est pas un hasard, puisqu’il correspond à
une unité qui s’est déjà beaucoup investie sur les réserves. Le choix
de la mission est également significatif car il s’agit d’une mission de
soutien qui justifie pleinement le rôle de complément des forces de
réserve.
Pour cette unité du Train qui a l’honneur de défendre la cause de tous
les réservistes Terre et de porter les couleurs de toutes nos
associations d’armes et de services, l’enjeu est important. Nous sommes
tous aux côtés de nos camarades qui vont partir pour cette « première
», et qui savent que de leur réussite dépend la suite de l’opération :
les états-majors nous jugeront sur la compétence, et non plus sur les
bonnes intentions.
Nous savons bien, puisque c’est la motivation première de notre
engagement de réservistes, que la France, comme ses grands alliés
britanniques et américains, ne peut se priver du complément des
réservistes pour mener à bien des opérations extérieures dans la durée.
La demande que nous avons formulée depuis des années, de servir aux
côtés des forces d’active non seulement en opération intérieure mais
également en opération extérieure, a finalement été entendue et nous
allons tout faire pour nous montrer à la hauteur.
Cette opération doit donc réussir pour en entraîner d’autres. Elle sera
exemplaire pour motiver l’ensemble de la communauté des réservistes, et
certainement aussi pour attirer des jeunes qui ne connaissent pas la
réserve et dont nous avons besoin pour former de nouvelles générations
de réservistes, après la disparition de la filière du service militaire.
Colonel Pierre Bayle
Président de l’ANRAT
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