AISNE 2006 – Exercice inter-UIR

Pour la deuxième année consécutive, le 5ème Escadron (UIR) du 501-503 RCC (Mourmelon le Grand – 51) a organisé une grande manoeuvre de 3 jours en terrain libre.

But de l’opération : assurer un contrôle opérationnel pour les 2 pelotons de l’Escadron. L’originalité de cet exercice est que 3 autres UIR ont participé à cette manoeuvre pour contrôler leurs propres sections : 5ème compagnie du 3ème R. Génie de Charleville Mézières (08), la 5ème compagnie du Régiment de Marche du Tchad de Noyon (60), une section de la 5ème compagnie de travaux du 5ème R. Génie de Versailles (78). Enfin, des militaires de réserve d’autres unités (dont des militaires de l’armée de l’Air et des militaires de réserve luxembourgeois étaient présents à titre individuel pour contrôler cet exercice ou servir de plastron.

Le cadre tactique de l’exercice est le déploiement d’un GTIA dans pays multi-ethniques ayant connu une terrible guerre civile. Une mission générale de contrôle de zone, coeur du cadre PROTERRE, est donnée. Cinq sections sont déployées afin de sécuriser totalement la zone, de protéger le camp de la PFOR (force de maintien de paix) et d’assurer des missions ponctuelles. Dès le début de l’exercice, le premier incident est lancé. Alors qu’un convoi logistique se prépare à se présenter à l’entrée du camp de la PFOR, un groupe de Creutlandais demande au check point d’entrée de les secourir, une femme étant sur le point d’accoucher ! Discussions, traducteur, négociations et demande de soutien médical permettront de calmer une tension palpable à l’approche de cet heureux événement…

Au cours de la nuit, deux PIFWC (Person indicted for war crime) sont repérées, un dispositif sommaire est alors lancé afin de les capturer, après une mise en place discrète de l’embuscade. Nouvelle difficulté, le terrain ne correspond pas totalement aux cartes, et les coordonnées s’avèrent imprécises, il faut alors réagir face au terrain, prendre une décision capitale, le chef de section se doit de s’adapter, de réagir, c’est à dire de commander, alors que la fatigue commence déjà à être là.

Au petit matin, la nuit a déjà bien entamé les réserves individuelles, les activités obligeant à savoir durer. Il a été décidé de travailler en H24, c’est à dire, dans un contexte opérationnel, l’adversaire pouvant se manifester à tout moment. Le check point d’entrée du camp est régulièrement relevé, inspecté, les consignes devant être clairement transmises et de manière conforme à la lettre et à l’esprit de l’ordre initial. Chaque personnel de la PFOR dispose d’une carte d’identité du théâtre d’opération, carte devant être présentée lors du passage du contrôle.

Image Le plastron offre de multiples aspects, provenant d'origines réserves de l’ASORL, du 17ème R. du Génie Parachutiste de Montauban (86), du 2ème R. de Hussard, du 8ème R. de Transmission, du 54ème R. de Transmission, du 1er R.d’Artillerie de Marine et du 61ème R. d’Artillerie et de jeunes de l’UNOR.

Le samedi après midi, la visite d’une autorité importante fait l’objet d’une alerte particulière. Les cinq sections font parties du dispositif de protection mis en place dans le cadre de la visite du Général de Quatrebarbes, Délégué aux réserves de l’armée de Terre (DRAT), ainsi que du Lieutenant Colonel Cosnard, adjoint réserve du général commandant la Région Terre Nord- Est. Les missions de surveiller, tenir sont réalisées, ainsi que les procédés particuliers de contrôler, escorter, réaliser un point de contrôle. Au coeur de l’action, il est ainsi possible de voir le travail déjà réalisé par les unités de réserve et la mise en oeuvre très pratique des actes élémentaires et réflexes, ainsi que des savoir-faire acquis.

 Nouvelle alerte ! Un terroriste s’est approché en véhicule léger du camp, il a été abattu à quelques mètres de l’entrée principale, auparavant, il a jeté un colis suspect. Les NEDEX (démineurs) du 3e régiment de Génie se mettent en place en vue de s’assurer du colis, après que la section de garde du 5e régiment de Génie a sécurisé la zone, donné l’alerte et transmis le compte rendu, et ce, sous l’oeil et le microphone très attentif du journaliste de France bleu Champagne Ardenne. Jusqu’au bout, la mission sera maintenue, et les débriefings dès la fin de la mission permettront de corriger rapidement certains points, afin que les enseignements soient les plus profitables possibles. Ce débriefing à chaud s’accompagne d’un autre plus complet, au PC, afin de balayer l’ensemble de la mission. Les échanges seront nombreux, l’unique objectif demeurant la pédagogie et la progression individuelle et collective des sections.

Le dimanche permettra aussi d’échanger avec la population locale qui a participé à l’exercice, et qui a toujours réservé un excellent accueil aux unités. Une prise d’armes aura lieu devant le monument aux morts, au cours de cette cérémonie d’hommage aux anciens, quatre médailles de la Défense Nationale, échelon bronze, seront remises à de jeunes réservistes.

Aisne 2006 s’est inscrit dans la continuité de l’exercice Argonne 2005, en tirant les leçons précédentes. Nouvelle étape, il a validé un déploiement effectif, opérationnel de cinq sections de réserve, dans un cadre PROTERRE, commandé par un petit état major composé de réservistes. La motivation et la formation ont été indispensables et ont permis de travailler dans de très bonnes conditions opérationnelles. Ce deuxième exercice semble appeler une suite, pour l’été prochain, les BOI (bureaux opération instruction) des régiments participants montrant un réel intérêt pour ce type d’exercice, et avec de nouveaux paliers à franchir. 

CNE MARCILLE – OA du 5ème Escadron du 501-503 RCC

Dernière mise à jour : ( 25-01-2009 )