Rennes : les missions de l’ANRAT
L’Assemblée générale de l’ANRAT, le 21 avril 2007 à Rennes, a été l’occasion pour son président, le Col Bayle, de fixer les missions de l’association, missions traditionnelles et nouvelles missions données par le commandement militaire : extraits du discours.
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L’ANRAT est née du souhait de faire parler d’une même voix les associations nationales d’arme, de service et de spécialité qui font la richesse et la diversité de l’armée de Terre et de ses réservistes. Cette mission, Philippe Lhermitte l’a menée avec enthousiasme et panache, bousculant nos routines associatives pour donner une identité commune aux réservistes Terre.

Cette première mission de fédérer les associations nationales en respectant leurs particularismes reste à parfaire et nous n’y arriverons qu’en conjuguant l’action des associations et des réservistes, pleinement conscients de la contradiction structurelle entre le souhait d’avoir un interlocuteur unique et celui des associations qui ont toute la légitimité pour préserver leur indépendance.

Mais le commandement a fixé de nouvelles missions, exigeantes, que le général Bruno Cuche a voulu préciser dans un éditorial (voir Bulletin n°1). Les associations y sont associées puisque ces missions concernent tous les réservistes et le rôle accru qu’on souhaite leur voir jouer.

La première de ces nouvelles missions est de rayonner et faire rayonner l’armée de Terre dans la société civile. Il n’est pas inutile de le rappeler : nos histoires de réservistes n’ont d’intérêt que si elles sont tournées vers l’extérieur, et en premier lieu vers le recrutement de nouveaux réservistes dans la société civile, après la disparition du vivier que constituait le service national.

La seconde est capitale : le CEMAT veut, dans les douze mois, projeter une section de réservistes en OPEX. Et pour lui donner cette capacité, il faut que les réservistes opérationnels de l’armée de Terre soient présents au rendez-vous en termes de disponibilité, d’entraînement et de capacités opérationnelles. Ce rendez-vous est un objectif à atteindre en conjuguant les efforts de l’ANRAT et de toutes nos associations car il sera déterminant pour notre crédibilité. Si nous voulons confirmer l’affirmation du CEMAT que la réserve et l’active font partie d’une même armée opérationnelle, il est fondamental de réussir.

Certaines unités élémentaires de réservistes sont déjà utilisées en projection intérieure (Vigipirate). Leur professionnalisme est constaté et reconnu. Mais le CEMAT a été clair : il ne veut pas que les réservistes puissent se contenter de libérer les forces d’active dans leurs missions de projection intérieure. Au contraire, il souhaite établir une parité dans l’utilisation opérationnelle des militaires d’active et de réserve, parce qu’il est conscient qu’avec la contrainte structurelle qui pèse aujourd’hui sur les armées professionnalisées, aucun grand pays ne peut se priver du complément indispensable que représentent les forces de réserve, comme on le voit avec les forces américaines et britanniques déployées en Afghanistan, en Irak et dans les Balkans, où les réservistes représentent un pourcentage important.

Cette ambition, nous devons la partager en nous mobilisant sur ces actions de valorisation des réserves opérationnelles qui sont le recrutement de nouveaux réservistes, la fidélisation, la formation, l’entraînement physique et opérationnel, la spécialisation, la disponibilité. Sans tourner le dos aux missions plus traditionnelles auxquelles se consacrent déjà nos associations, le devoir de mémoire et le maintien de l’esprit spécifique d’arme ou de spécialité. L’ANRAT vous y aidera en sensibilisant les responsables sur la nécessité de préserver le recrutement de nouveaux réservistes pour chacune de nos armes et pour toutes nos associations.

Enfin, nous devons réfléchir à ce qu’il est possible de faire en direction de la réserve citoyenne, et mieux identifier la mission des réservistes honoraires qui ont un rôle essentiel à jouer pour la continuité de notre action et la transmission du savoir et du savoir-faire : ils méritent une meilleure reconnaissance de l’institution et une valorisation plus efficace de leurs compétences. Beaucoup à faire donc, et à faire tous ensemble.
Dernière mise à jour : ( 03-07-2007 )