« Quelle que soit l’affectation, ce qui continuera à forger la
véritable identité des hommes et des femmes de l’armée de Terre, c’est
leur
aptitude à l’engagement opérationnel au sol, le plus souvent au contact
direct de l’ennemi. »
Avec la mise en place des réformes fonctionnelles se traduisant
par la création de nombreux services interarmées, la proportion de
militaires de l’armée de Terre affectés hors des formations de leur
armée s’accroît notablement. Dès lors, se posent légitimement la
question de l’identité de ces hommes et femmes, et au-delà, celle de
l’identité, de la cohésion et de la cohérence de l’armée de Terre, qui
ne sont pas des problématiques nouvelles. En 2008, si 120 000 militaires
et 24 500 civils servaient dans l’armée de Terre (périmètre du « BOP 1
Terre »), 22 700 militaires « Terre » (16 % des Terriens) étaient déjà
affectés hors du BOP Terre, soit dans des formations du ministère de la
Défense 2, soit dans des formations ressortissant d’autres ministères 3.
Pourtant, tous partageaient et continuent de partager la même identité,
fondée sur une finalité commune, l’engagement opérationnel au sol avec
ses particularités et ses exigences propres.
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GARANTIR LA COHÉSION
En 2010, ce sont désormais plus de 18 % des « Terriens » qui servent hors de l’armée de Terre proprement dite. Avec en 2011 l’affectation de nombreux militaires au sein des groupements de soutien des bases de Défense ressortissant du commandant interarmées de l’administration et des soutiens, cette proportion des « hors BOP Terre » augmentera encore. Au terme des réorganisations en cours, en 2014, sur les 126 000 militaires Terre, 32 000 (avec la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris), soit 25 %, serviront à l’extérieur de l’armée de Terre au sens strict du terme, qui comptera désormais dans les rangs de ses formations 94 000 militaires et 9 000 civils. Garantir la cohésion et la cohérence de la communauté humaine « armée de Terre » et assurer une identité commune à chaque homme et femme portant la tenue Terre de France et le treillis requiert donc une attention plus soutenue. Tous continueront d’être gérés par la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre, qui organisera la nécessaire respiration professionnelle entre l’armée de Terre stricto sensu et les emplois « hors BOP Terre ».
L’ENGAGEMENT OPÉRATIONNEL AU SOL
Quel sera le ciment de leur appartenance à l’armée de Terre ? Fondamentalement, rien ne change. Quelle que soit l’affectation, ils restent « armée de Terre », parce que ce qui compte véritablement, ce qui fait la plus-value attendue des Terriens affectés dans des organismes interarmées, au-delà des compétences de spécialité requises dans leur unité d’affectation, c’est leur aptitude à l’engagement opérationnel au sol.
Ce sont les caractéristiques du combat aéroterrestre qui fondent les aptitudes spécifiques à tout soldat de l’armée de Terre, y compris ceux qui assurent une mission de sécurité civile : rusticité, endurance, pugnacité, intrication au milieu des populations, évolution dans un milieu géographique complexe, éclatement sur le terrain par petites entités tactiques isolées, avec la proximité et la promiscuité qui en résultent entre le chef et ses subordonnés, solidité morale et mentale, et enfin, responsabilité individuelle de la décision d’ouverture du feu, du général jusqu’à chaque soldat porteur d’une arme.
En effet, au sol, la dureté de l’engagement ne touche pas uniquement ceux chargés du combat au contact direct de l’adversaire, mais aussi tous ceux qui assurent au plus près les appuis, le soutien et l’administration. 2011 sera marquée par la généralisation du système des bases de Défense et par l’affectation de nombreux militaires de l’armée de Terre dans les groupements de soutien des bases de Défense. Cette réforme d’ampleur ne doit pas nous détourner de l’essentiel, de ce qui fait la finalité et l’identité de tout soldat portant la tenue Terre de France : l’enga gement opérationnel au sol. De cette cohésion et de cette cohérence d’une armée de Terre riche de ses diversités dépend l’efficacité globale de nos armées.
25 % des personnels militaires Terre serviront à l’extérieur de l’armée de Terre au sens strict du terme en 2014.
1 Budget opérationnel de programme.
2 Au terme de la réorganisation : EMA, DGA, DGSE, DPSD,
DRM, DIRISI, SSA, SID, SCA, GSBDD, SIMU…
3 BSPP, UIISC, SMA, DCSD…
Article issu de Terre Info Magazine n°218 octobre 2010. Lire le dossier
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