Trois Interventions au congrès de l'UNOR
 

A l'occasion de son congrès à Toulouse les 15 et 16 octobre 2010, l'UNOR a souhaité donner la parole à ses vices présidents d'armée.

A cette occasion, le Colonel (R) Emmanuel de Bossoreille, Président de l'ANRAT, a effectué l'intervention suivante :

"Bonjour, Pour tous ceux qui ne me connaitraient pas, permettez-moi de me présenter très succinctement. Je suis le Colonel Emmanuel de Bossoreille, Président de l’Association nationale des réserves de l’armée de Terre (ou ANRAT). Président élu depuis le printemps 2009 et pour une durée de quatre ans.

Monsieur le ministre, Mon général, Mesdames, Messieurs, et chers camarades, Il m’est demandé et j’ai le grand honneur de prendre la parole devant vous. J’ai bien évidemment choisi de vous évoquer les trois points sur lesquels l’ANRAT doit actuellement communiquer. Trois points c’est déjà beaucoup pour le temps des dix minutes imparties et cependant si peu eu égard à la mission qui m’a été confié.

Tout d’abord, je veux vous dire que la très jeune association qui a vocation à rassembler et représenter les réserves de l’armée de Terre est constituée de plusieurs ‘cercles’.
- Le premier cercle, concerne naturellement ses adhérents que sont à ce jour quatorze associations principalement d’arme, de spécialité ou de service.
- Le deuxième cercle, plus large, concerne l’ensemble des adhérents de ces associations.
- Le troisième, encore plus large que le deuxième, concerne les membres de la communauté des réserves de l’armée de Terre qui, s’ils n’adhèrent pas tous à ce jour à l’une quelconque de ces associations, ne sont pas moins membres de cœur de la grande famille que nous constituons.

Cela dit, ce serait vous faire injure que de rappeler trop fort que chacune des quatorze associations possède un statut qui lui est propre et en conséquence une autonomie totale de gestion et de gouvernance.

L’ANRAT ne dispose d’aucun fichier central de gestion. S’agissant de la cartographie des personnes adhérentes, ce que j’appelais le deuxième cercle, et en réponse à la question posée par le bureau de l’UNOR, l’ANRAT se trouve dans l’impossibilité de donner des chiffres, même imprécis.

Je peux toutefois donner quelques éléments d’appréciation :
- En nombre d’adhérents, les deux plus importantes associations sont à ce jour composées exclusivement d’officiers.
- Plusieurs associations se sont ouvertes à l’ensemble des corps statutaires (réservistes citoyens, militaires du rang, sous-officiers et officiers).
- Une des associations (de réservistes) envisage la mise en place d’une représentation de tous les personnels de son arme (active et réserve).
- Plusieurs associations ne veulent représenter que des membres de la réserve opérationnelle. Elles sont donc constituées de camarades sous ESR, de camarades en attente d’ESR et de camarades honoraires ou en attente d’honorariat.
- Toutes les associations organisent des évènements chaque année. Plusieurs utilisent les outils de communication de l’ANRAT afin d’étendre leur réseau. (Je pense très récemment à l’ANORG qui a reçu plusieurs équipes de raideurs grâce aux canaux de communication de l’ANRAT).
- Encore en 2010, les militaires du rang et les réservistes citoyens ne bénéficient que trop peu de relais de représentation.
- Enfin :
Globalement, les honoraires sont nombreux, mais leur taux d’adhésion diminue.
Il faut voir dans ce phénomène un double effet : celui bien naturel du grand départ des plus anciens, et aussi l’attrition d’intérêt des plus jeunes honoraires. Approfondissons un peu ce cas. Beaucoup d’honoraires se sentiraient rejetés, alors même que le flambeau n’est jamais totalement transmis. Beaucoup choisissent de devenir réserviste citoyen pour continuer de servir. Il faut féliciter leur motivation. Mais, il est à parier que ces volontaires (tout comme certains membres de l’institution elle même) ne savent pas que, d’une part ils pourraient servir aussi bien sous leur qualité d’honoraire, et que d’autre part, dans le cadre des textes actuellement en vigueur, devenir réserviste citoyen fait perdre définitivement la qualité d’honoraire. Considérez avec moi que cela n’est peut-être pas suffisamment connu. Je vous remercie de bien vouloir le faire savoir.

J’en viens donc naturellement à mon deuxième point. Celui-ci concerne les axes d’efforts de notre association au profit des réserves de l’armée de Terre.

Ces axes sont nombreux et je choisis la aussi de ne citer que les principaux :
- Soutien des activités qui maintiennent les plus anciens dans le dispositif car ils doivent encore assurer la grande mission qui consiste à transférer aux jeunes générations, le flambeau qui les a longtemps animé ;
- Soutien des activités qui encouragent les plus jeunes générations à participer à la défense des intérêts des êtres qui leur sont chers, et par la même, la défense de leur pays ; (il faut remarquer que ce double mouvement s’apparente à une tenaille !) Notons toutefois que le soutien aux plus jeunes est actuellement complexifié par la fermeture ou le déplacement de nombreuses unités de réserve spécialisées ou non.
- Communiquer, beaucoup communiquer, afin de rendre visible les axes d’efforts des membres de la famille des Terriens et surtout de faire connaitre le plus grand nombre de réalisations porteuses de sens pour le développement de nos réserves militaires et parmi elles, celle de l’armée de Terre que je représente ici. Si des Terriens présents à ce congrès ne recevaient pas le bulletin TER-RES émis par l’ANRAT et diffusé par messagerie électronique, je suis prêt à l’issu de mon intervention à récolter vos adresses électroniques.
- Bien évidemment et j’aurai pu placer ce dernier axe d’effort en premier, nous menons des activités de représentation de la famille des Terriens auprès des grands décideurs de l’armée de Terre et notamment le premier d’entre eux notre CEMAT. Je suis personnellement en contact permanent avec son cabinet et travaille en relation étroite avec le Délégué aux réserves de l’armée de Terre. L’instance de concertation et de représentation des réservistes, le Conseil Supérieur de la Réserve Militaire (CSRM) est un outil au sein duquel nous sommes plusieurs à siéger. Au premier semestre 2010, la participation à cette instance a généré de lourdes contraintes puisqu’il fallut participer à environ une vingtaine de réunions d’une demi-journée chacune.

J’ai dit que nous voulons être visibles et j’ai cité le CSRM. Il me faut donc maintenant aborder le troisième point qui concerne l’écoute que peut nous porter notre institution. Cette écoute est directe chaque fois que nécessaire, et dans les deux sens avec notre CEMAT. Je le vois en tête à tête à ma demande. La dernière fois était le 22 juillet dernier afin de recueillir son message que vous avez pu lire dans le dernier bulletin de l’ANRAT. Il nous voit aussi à sa demande, et très prochainement douze responsables associatifs de l’ANRAT seront reçus pour diner en sa résidence.
Cette écoute est aussi, bien réelle, comme je l’ai déjà dit, grâce à notre participation active aux travaux du Conseil supérieur de la réserve militaire. Le CSRM travaille sur beaucoup de sujets ayant trait à nos préoccupations quotidiennes de réservistes. Je ne les citerai pas ici tant ils sont nombreux. Mais le CSRM n’a pas vocation à traiter les problématiques d’ordre statutaire et ce n’est pas la toute récente nouvelle gouvernance des réserves que sont le nouveau comité directeur et le nouveau comité de pilotage des réserves qui peuvent y pallier. Alors que faire ? Eh bien, sans doute serait-il très sain que le monde des réserves devienne représenté au sein du CSFM, le Conseil supérieur de la fonction militaire. A ce jour, tous les corps statutaires y sont représentés, c’est bien le moins. Les militaires retraités le sont aussi. Pourquoi pas nous, réservistes, qui sommes présentés par l’institution comme partie intégrante des forces ? Jusqu’à un passé récent, l’hypothèse de participation de réservistes aux travaux du CSFM recevait une fin de non recevoir. J’ai personnellement la conviction que cet organe de concertation sur la condition militaire correspond à la meilleure instance qu’il puisse exister pour discuter des liens souvent contraints entre notre statut de militaire et notre employeur civil. Ce souci est commun à toutes les armées et services, et notre Union pourra valablement travailler à l’avenir sur cette dynamique.

Voici mes chers camarades, les quelques éléments que je voulais exposer devant vous à l’occasion du congrès de notre Union.

Je vous remercie de votre attention."

Colonel (R) Emmanuel de Bossoreille
Président de l'ANRAT

Lire l'intervention du président de l'UNOR

Lire le message du SEDAC

Dernière mise à jour : ( 01-11-2010 )