Marche de Nimègue
 

Le Détachement français « France Défense Nation » parrainé par l'U.N.O.R, créé et  mis en place par son délégué national aux marches, le Capitaine Jean Pierre Mezure, son Adjoint le capitaine Thierry Darney (ANORAA) et son concepteur à la DMD 31, le sous-lieutenant Martine Guéranger (UNOR/AOR 31) avait pu réunir 5 équipes et plus de cent militaires français, d'Active ou de Réserve pour participer au plus grand marathon de marche du monde.

Entrainés sur 800 km, sélectionnés à la marche nationale française de Chantonnay, ils ont fait merveille à Nimègue aux Pays-Bas pour la 93 ème édition de la marche. Lors de cette rencontre de la « fine fleur » de la Marche maintenant centenaire(1908), les cinq équipes ont remporté chacune le trophée du plus faible taux d'abandons, voire l'absence d'abandon pour trois d'entre elles. Cela est méritoire car si la quantité y était (111 équipiers)), la qualité ne faisait pas défaut. Les participants venaient de diverses unités, 8 ème Rmat, 132 ème BCAT, 5 ème R.G., Cedimat, Base pétrolière interarmée, base de Taverny, de Brétigny.....de la Marine (Cherbourg, Lyon, Etat-major), de la gendarmerie nationale, et aussi de notre prestigieuse Légion avec une délégation du 1 er RE et du 1 er REG. Des réservistes s'étaient regroupés pour représenter leur association : Association des Réservistes de la Marine, Marine de Lyon...

Parmi nous, 9 personnels féminins, témoignant d’un entraînement exceptionnel, arriveront à bon port après 175 km d’une marche éprouvante, sans abandon. Toute la fine fleur de la marche, aussi bien civile que militaire était présente….48317 au départ dont 5000 militaires pour 64 Nations. Les départs à 4 h00 du matin avec 95% d’humidité et 7°C pour une arrivée en début d’après-midi avec 25°C ,au milieu d’une population omniprésente nous ont permis de vivre cet événement qui demeure « le rassemblement de la marche » telle que le décrit le Guinness des records. Trombes d’eau subites, soleil brûlant alternent dans ce microclimat d’exception sur un circuit uniquement goudronné. Les pieds chauffent vite, les jambes deviennent lourdes, les 10 kilos du lest se rappellent sans arrêt à notre attention dans notre foulée à 6 km/h.

Malgré tout, le trajet nous replongent dans l’Histoire, celle du fameux »Pont trop loin »de septembre 1944.Notre fatigue s’oublie au fur et à mesure que nous découvrons la zone de saut de la 82 ème Airborne,le chemin du sacrifice du régiment québécois de la Chaudière, la piste à partie de laquelle les paras US prirent à revers un pont que nous emprunterons dans une foule compacte au son de la Cornemuse des Black Watch du Royal Regiment of Scotland.

Puis, au 110 ème km, nous nous arrêtons pour honorer au Monument du cimetière canadien, certes, les Alliés débarqués quelques semaines plus tôt en Normandie qui périrent pour la Liberté pendant la bataille d’Arnhem, mais aussi nos soldats. C’est tout le sens du devoir de mémoire ,créé depuis Toulouse en 2004 …Qui se souvient de l’Opération Armhest d’avril 1945 où les SAS des 2 et 3 ème RCP illustrèrent, en portant pour la première fois, le béret lie-de-vin, l’esprit de la Mission, du Sacrifice et la Victoire de nos Armes ,permettant par leur action de raccourcir la durée de la Guerre, de capturer une division allemande et de libérer le Nord des Pays-Bas. Déjà avant eux, un Réserviste, tombé à la tête de la Troop 8 donnera son nom à une unité de nos Bérets verts, le Capitaine Trepel !Les souvenirs se mêlent, depuis l’inauguration de la marche, où notre détachement défila avec le drapeau de la 30 ème section AFFAA, devant le gouvernement néerlandais dans le stade de Nimègue à l’appel du nom « France »,en passant par la revue de nos Français passé par le commandant néerlandais du camp et Madame la consule de France, après avoir écouté l’ordre du jour que le Général commandant la 11 ème B.P. ,ou par la rencontre de l’amicale des légionnaires .

Nous sommes trois de Toulouse à être venus pour la cinquième fois, endurer cette épreuve. Mais pourquoi ? peut-être la joie de vivre avec les millions de Néerlandais venus nous supporter le long de ces 175 km !peut-être l’honneur de représenter notre Pays et la Ville de Toulouse dont nous portions les couleurs ! peut-être cette cohésion, dans un sport où la pratique permet de se connaître si ce n’est les autres en tout cas soi-même ! Peut-être tout simplement « Etre et Durer », »Croire et Oser » dans un défi où ensemble on va jusqu’au bout. Parler de ce Marathon de Nimègue démarre la première fois par cet étonnement de voir une ville livrée aux piétons, par cet émerveillement de s’apercevoir que, dans l’aube qui essaie de poindre, la population est déjà là à distribuer boisson chaude et applaudissements. Puis, quand la brume commence à s’estomper devant les premières ardeurs du soleil on se laisse bercer par les « cadence songs «que martèlent les pas, enfin le flot est compact, nous sommes officiellement 45 000 que viennent grossir les marcheurs occasionnels. Si le parcours est immuablement le même, le « Nimègue » de l’année ne ressemble en aucun au précédent. La météo  extrêmement capricieuse, la marche à pas réduit dans la foule puis à fortes enjambées, la nervosité liée au changement du rythme biologique et à la vie communautaire du camp, demandent une forte volonté, exigent la force de se dépasser et génèrent une grande modestie lorsque l’on revient.

L’édition 2009 fut exemplaire et Monsieur le Secrétaire d’Etat à la Défense, Hubert Falco avait bien voulu que nous fassions un dépôt de gerbe en son nom en ce troisième jour de marche. Le 110 ème km nous amène en ce cimentière où reposent les combattants de Nimègue. Cette année, la pluie se fit redoublée et tenace sans émousser notre garde-à-vous. Après la dédicace de notre devoir de mémoire, d’un seul partit « la Prière » puis la Marseillaise. Pour beaucoup, cette cérémonie restera un souvenir ancré car aucun n’avait participé à un dépôt de gerbe avec une telle fatigue  Le lien Armée-nation passe aussi par la représentation de nos Cités. C’est ainsi que Drapeau de Toulouse, de Mulhouse et de Lyon flottaient au vent dans nos équipes avec l’accord de nos Municipalités.

Que reste-t-il de cette aventure ? Connaissance de soi, connaissance des autres, respect mutuel, esprit de cohésion, sens de la performance du groupe.…à tout cela s’opposent individualisme et égoïsme. Mais n’oublions pas que Nimègue reste et demeure une performance collective scellée par l’amitié et non une compétition où l’on évoque que le premier !

Cela fut possible grâce à l’aide apportée par les Chefs d’équipe qui m’ont secondé, Cne Darney, LNT Racine, EV Gout, SM Zennaf et par mes spécialistes en secourisme, Cne Vaquier, Major Guyot, l’appui sans faille de LNT Martine Guéranger. Madame Violette van der Spek-Chouzenoux, Consule honoraire de France à Nimègue partage avec moi cette foi dans le montage de cette expédition. De nouveaux acteurs sont venus vers nous : le Président Laurence et les Anciens combattants français aux Pays-Bas, le Colonel Désiré Hinterlang et les Anciens du 11 ème Choc et le Président Robbemond  et les Anciens Légionnaires. Leurs encouragements sont un témoignage d’amitié.

Déjà le recrutement pour 2010 est en cours………..alors, contactez-moi car les inscriptions commenceront en janvier prochain.
Commandant (R) Jean Pierre Mezure

Chef du détachement « France Défense nation »

Délégué national aux marches UNOR

Dernière mise à jour : ( 07-10-2009 )