Commander et obéir
La discipline fait la force des armées. L’actualité récente nous conforte dans l’entretien de cette règle fondamentale qui constitue le socle de notre métier des armes et qui repose sur 2 piliers l’obéissance et le commandement.

Chaque année, l’armée de Terre renouvelle la moitié de ses chefs de corps et de ses commandants d’unité, seuls niveaux de commandement investis sur le front des troupes. A cette occasion, l’autorité qui préside la cérémonie prononce la formule de remise de commandement, dont l’origine remonte probablement à l’époque de Louis XIV (1660), qui aurait été ciselée par le général de Gaulle en 1959 et qui résume parfaitement les devoirs mais aussi te sens de l’engagement de tout militaire « De parle président de la République, vous reconnaîtrez désormais pour votre chef le colonel (ou le capitaine)..., ici présent, et vous lui obéirez en tout ce qu ‘il vous commandera, pour le bien du service, l’exécution des règlements militaires, l’observation des lois et le succès des armes de la France. »
 
Obéissance et commandement constituent un très vieux couple qui permet à n’importe quelle organisation de fonctionner, et tout particulièrement aux armées de mettre en oeuvre les armes que lui confie la République pour assurer la défense de nos concitoyens et de leurs intérêts vitaux. Si elle repose sur la soumission à une volonté supérieure, (‘obéissance se définit d’abord comme un sentiment positif et instinctif né de la confiance réciproque entre Le chef et ses subordonnés, cette confiance qui permet d’obéir en tout ce qu’il ordonne, éventuellement jusqu’au sacrifice de sa propre vie. Dès Lors, pour celui qui a l’honneur de commander, cette autorité légitime ne peut se fonder que sur des qualités d’exigence, de compétence, d’esprit de décision et de respect d’autrui. Mais à y bien regarder, ces qualités s’appliquent tout autant à celui qui obéit qu’à celui qui commande pour au moins deux bonnes raisons le chef, quel qu’en soit le niveau, commande toujours par obéissance à des ordres ou des règles de niveau supérieur. Et celui qui obéit se commande à lui-même d’exécuter ce qui lui a été ordonné. Commander et obéir constituent bien un indissociable bloc.
Cette discipline, qui « fait toujours la force des armées » trouve son accomplissement dans le bien du service, Le respect et L’application des Lois et des règlements et le succès des armes de la France, finalités qui sont intrinsèquement liées. Le non respect de l’une d’entre elles fragilise toutes les autres, jusqu’à la dernière, qui est notre seuLe raison d’être. Il ne peut donc y avoir de succès des armes que si le service est bien exécuté, le règlement appliqué, la li observée, y compris et surtout au quotidien, jusque dans la plus humble des tâches que nous accomplissons.
Face à tel ou tel événement, une réaction épidermique pourrait être de vouloir tout révolutionner et de redéfinir de nouvelles règles et de nouveaux modes opératoires. Même si certaines adaptations sont toujours nécessaires, il convient surtout d’appliquer les principes « simples et tout d’exécution » qui constituent Le socle de notre métier des armes, tout en continuant à valoriser L’existant, fruit d’années de réflexions, d’expériences et de maturation.
Je souhaite également que L’apprentissage de l’exercice du commandement fasse preuve d’une attention particulière notamment dans Les écoles de formation et les groupements d’instruction. L’autorité sera éterneLLement la marque des hommes de caractère, qui savent assumer pleinement leurs responsabilités, qui entrainent et qui guident, qui suscitent la confiance grâce à leurs vertus personnelles. J’ai besoin de m’appuyer sur des chefs qui osent et qui décident pour relayer mon action.
Alors, dans ces périodes où L’incertitude pourrait conduire au doute et au repli sur soi, continuons à cultiver les fondamentaux de notre métier avec rigueur, persévérance et détermination et gardons à l’esprit cette phrase du GénéraIde Gaulle: « Celui-ci (le militaire) fait profession d’employer les armes, mais leur puissance doit être organisée. Du jour où il les prend, voilà donc le soldat soumis à la règle: elle ne le quitte plus. »

Celui qui obéit se commande à lui-même d’exécuter ce qui lui a été ordonné. Commander et obéir constituent bien un indissociable bloc.

L’obéissance se définit d’abord comme un sentiment positif et instinctif né de la confiance réciproque entre le chef et ses subordonnés.
 
(texte extrait de Terre Info Magazine)

Dernière mise à jour : ( 22-01-2009 )