Pierre Dufour : Paras-colos, Parachutistes d’infanterie de marine, 1947-2007

La saga des parachutistes coloniaux, depuis leur création au sortir de la deuxième guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, c’est une véritable somme qui a été écrite par Pierre Dufour, avec une préface du général Bigeard et une iconographie tout à fait exceptionnelle.
Ce livre n’est pas facile à lire et personne ne pourra lire d’une traite. Mais en-dehors de ceux qui iront directement chercher les faits d’armes de leur unité spécifique, j’incite ceux qui ne sont pas des paras-colos ou des Marsouins (nul n’est parfait) à se laisser porter par les photos, dont beaucoup inédites, les encadrés, les témoignages. Telle photo d’une unité régulière de l’armée nationaliste chinoise se réfugiant au Vietnam lors de la victoire de Mao en Chine, telle autre photo de l’empereur Bao Dai remettant des décorations, ailleurs les photos toujours terribles des prisonniers français du Vietminh, du général Gilles à moto, puis les photos d’Algérie…

Le général Gilles, à propos, qui découvre la cuvette de Dien Bien Phu et demande à être affecté ailleurs parce qu’il est en désaccord avec le choix de cette position. Un récit très authentique, très factuel, très humain aussi. Les récits dont on se lasse jamais des quelques évasions réussies après la chute de Dien Bien Phu. Même dans la défaite, l’héroïsme continue à distinguer les caractères les plus trempés à travers toutes les unités des parachutistes coloniaux puis des régiments parachutistes des troupes de Marine.
Un album de famille très complet, mais un album qui n’est pas tourné vers le passé puisqu’il se prolonge jusqu’aux engagement les plus récents, Balkans, Afrique et Afghanistan, où ces unités sont toujours en pointe du combat. Avec un esprit d’engagement que résume le général Bigeard dans sa préface : « avec mes quatre-vingt douze ans, je me réfère peu à mon passé qui pèse lourdement sur mes épaules mais je ne vis encore que pour demain et ce jusqu’à mon dernier souffle au service de Madame la France qui doit se réveiller et flamber à nouveau ».   
Editions Lavauzelle, 352 pages

1947 - Après le coup de force du Vietminh au Tonkin, la guerre d'Indochine entre dans une nouvelle phase, celle d'une guérilla renforcée au Sud et d'opérations d'envergure au Nord, nécessitant des effectifs sana cesse plus nombreux. Face à l'urgence, Leclerc fait appel aux parachutistes auréolés du prestige de la Deuxième Guerre mondiale. Les Troupes coloniales saisissent l'occasion de la révolte de Madagascar pour obtenir la création d'un corps TAP chargé de mettre en place et d'entretenir les unités parachutistes engagées hors de la métropole et de l'Afrique du Nord. Le 13 août 1947, l'état-major des armées décide qu'une demi-brigade coloniale de commandos parachutistes sera formée le 1er octobre suivant en Bretagne. C'est le début de la grande aventure des « Paras-colo ». Entre 1947 et 1954, pas moins de 10 bataillons seront créés ou reconstitués à plusieurs reprises à partir de la 1re DBCCP pour servir dans la fournaise indochinoise et se parer de la gloire du sacrifice, ou pour assurer la présence française en Afrique et à Madagascar. 1955, les bataillons deviennent des régiments et vont écrire une des plus belles pages de l'histoire douloureuse de la guerre d'Algérie avant de se transformer, le 1er décembre 1958, en régiments parachutistes d'infanterie de marine. Ce sont ces RPIMa qui seront engagés dès lors partout où le devoir fait signe, là où les intérêts de la France et ses ressortissants sont menacés : Afrique, Liban, Moyen-Orient, Cambodge
2007 - Avec l'effondrement de l'empire Soviétique, la typologie des missions a changé et les parachutistes d'infanterie de marine sont plus particulièrement engagés dans des missions d'interposition et de maintien de la paix dans les Balkans ou en Côte d'Ivoire. Avec l'évolution des menaces, une refondation de l'armée française s'imposait. Désormais, après soixante ans de bruit et de fureur guerrière, les grands anciens ont cédé la place à quatre régiments : les 1er, 2e, 3e et 8e RPIMa qui sont, comme toujours, à la pointe de l'action et maintiennent les traditions par Saint-Michel et au nom de Dieu, vive la Coloniale !

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Dernière mise à jour : ( 16-03-2009 )