Discours de Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à la Défense

C’est avec un réel plaisir que je suis ce soir parmi vous à l’occasion de cette journée traditionnelle du Triomphe. Je voudrais vous dire mon attachement à ce pôle d’excellence que sont les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan qui forment les futurs officiers dont la France a besoin pour assurer sa sécurité et son rang dans le monde.

Je sais que les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan sont de grandes écoles de formation et de commandement reconnues internationalement. Elles ont, à mes yeux, un rôle fondamental pour l’armée de Terre, celui de former les officiers qui seront engagés demain dans les missions les plus diverses, comme sur des théâtres d’opération où la France intervient aux côtés de ses alliés. Je constate les résultats de cette formation, lors de mes déplacements dans les forces, où je rencontre de jeunes officiers équilibrés, bien dans leur peau et professionnels dans leurs savoir-faire.

Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan sont une véritable référence internationale dans le domaine de la formation au commandement. Je peux aussi en témoigner par les nombreux éloges de leur qualité, faits devant moi par les autorités civiles et militaires avec qui je m’entretiens à l’occasion de ces contacts ou de déplacements internationaux.

C’est le moment pour moi de saluer ici l’ensemble des pays alliés qui nous confient ce qu’ils ont de plus précieux, leur jeunesse, afin qu’elle puisse être formée au sein de nos écoles. J’adresse donc un salut particulier aux officiers élèves et aux élèves officiers étrangers ici présents.

Dans la formation des officiers, à mon sens, trois éléments clefs doivent être mis en exergue dans une combinaison équilibrée et harmonieuse : l’ouverture, la recherche de l’excellence et la formation au commandement.

L’ouverture, tout d’abord :
Elle est fondamentale pour apporter l’indispensable capacité à travailler avec l’ensemble des acteurs d’une crise. C’est une des caractéristiques essentielles de l’officier moderne. Elle est nécessaire au rayonnement de nos armées et de la France. L’ouverture à la société tout entière et aux grands courants qui la parcourent. L’ouverture à tourtes les cultures, l’ouverture internationale notamment qui apporte la faculté décisive d’agir avec des personnels de cultures différentes. Cette interopérabilité culturelle, si nécessaire au cours des missions actuelles et futures de nos armées. Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan apportent leur contribution au rayonnement de la France, dans le monde en général, et en Europe en particulier. C’est pourquoi, une des priorités de la Présidence française de l’Union Européenne, dans le domaine de la défense, est de promouvoir un véritable Erasmus militaire au service de la construction d’une Europe de la défense. L’Europe ne peut exister qu’autour de peuples et de ,nations, unis et rassemblés dans un idéal de paix.

La recherche de l’excellence, ensuite :
Cette recherche doit se manifester dans tous les domaines, et tout spécialement dans la formation militaire, dans la formation académique , comme dans la formation humaine. Je voudrais, à ce moment où j’évoque l’excellence, saluer l’ensemble des instructeurs, des professeurs militaires et civils et des cadres de contact qui assument ici cette mission essentielle.

Enfin, la formation au commandement :
Ce n’est pas une simple figure de style qui me fait utiliser l’expression : l’art du commandement. Savoir commander, c’est le premier défi que doivent relever les jeunes élèves officiers à Coëtquidan. Le général de Gaulle y a apporté sa réponse qui figure ici en lettres de bronze, non loin d’ici, « la véritable école du commandement est la culture générale ». Et il ajoutait : « Pas un illustre capitaine qui n’eût le goût et le sentiment du patrimoine de l’esprit humain. Au fond des victoires d’Alexandre, on retrouve toujours Aristote ».

Ce dont je suis convaincu et ce que je retiens de mon passage à Coëtquidan, il y a plus de 33 ans, lorsque j’étais ici-même, élève au bataillon E.O.R., c’est qu’on ne commande bien qu’avec son cœur.
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-  Je voudrais saluer tout particulièrement les officiers du 1er bataillon de France, Promotion Capitaine Beaumont,
-  Les officiers de la 1ère brigade de l’école militaire interarmes , Promotion Lieutenant de La Batie. En saluant cette promotion, j’ai une pensée pour les 58 militaires qui perdirent la vie, il y aura bientôt vingt-cinq ans, dans l’attentat du Drakkar. Si le cours de la vie et de l’Histoire se sont poursuivis depuis lors, sachez que le souvenir de ces soldats restera toujours gravé dans la mémoire de la France et, en cet instant, je veux adresser un salut particulier à monsieur et madame de la Batie ici présents.
-  Je salue les officiers de l’école militaire du corps technique et administratif, promotion Intendant général Petiet,
-  Enfin les officiers de la promotion Colonel Denfert-Rochereau, les EOR du quatrième bataillon et, qui sait, l’un d’entre eux reviendra-t-il, peut-être, à ma place dans quelques années…

  -  Bien sûr, je n’oublie pas les promotions de l’ESM et de l’EMIA qui seront baptisées ce soir. Sans dévoiler leur nom, pour ne pas rompre avec la tradition, je voudrais simplement dire aux élèves-officiers du 3e bataillon de Saint-Cyr que je suis tout particulièrement heureux du choix qui a été fait et qui suit leurs desiderata. En tant que Maire de Mulhouse, j’aurai le plaisir de les accueillir cet automne avec les élus qui m’accompagnent aujourd’hui et avec l’ensemble des mulhousiens.

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Je sais combien la France doit à la vocation de ses officiers. Cette vocation, j’en suis persuadé, elle est la même aujourd’hui pour vous qui terminez votre formation initiale que celle de vos anciens. En vous voyant ce soir, je sais que vous ressemblez à ceux qui se sont engagés en 1914 pour défendre notre pays, à ceux qui ont libéré la France depuis les plages de Normandie ou de Provence. Vous êtes pareils à ces officiers légendaires dans la cuvette de Dien Bien Phu, ou à ceux qui se battaient au nom de la France dans le djebel algérien. Vous êtes semblables à ces officiers engagés pour défendre la paix, sous le casque bleu au Liban, ou aujourd’hui en Afghanistan. Vous êtes les maillons d’une même chaîne, celle des officiers français qui rayonnent et qui communiquent leur enthousiasme à leurs hommes.

Ce soir, lorsque vous mettrez un genou à terre ou que vous entonnerez la Prière de l’aspirant Zirnheld que je lisais lundi au musée des troupes aéroportées à Pau, je sais que vous scellerez avec vous-mêmes un pacte au service des valeurs humaines les plus nobles de notre patrie, la France. C’est pourquoi je veux vous témoigner, ce soir, la reconnaissance et la confiance du Gouvernement et de la Nation.
Dernière mise à jour : ( 12-05-2009 )