|
Le général d'armée Bruno Cuche, chef
d'État-Major de l'armée de Terre,
remet l'insigne de la Réserve Citoyenne au lieutenant Isabelle Ferret, directrice de l'agence du Républicain Lorrain à Sarrebourg. (C rédits : adjudant Drahi / SIRPA
Terre)Mon Général, Permettez-moi de me faire l’interprète de vos réservistes, des réservistes de l’armée de Terre sans distinction d’arme, de grade ou d’origine, réservistes opérationnels, réservistes citoyens et réservistes honoraires, rassemblés au coude à coude pour vous remercier.
Nous sommes venus ce soir vous remercier pour trois choses : |
 |
Votre confiance, c’est la façon particulière que vous avez eue tout au long de votre mission de chef d’état-major de l’armée de Terre de toujours nous considérer et nous traiter à égalité avec nos camarades d’active, et non pas comme des militaires de seconde zone ou des supplétifs.
Notre fierté, c’est de nous avoir permis de prouver que notre volontariat était pris au sérieux, c’est d’avoir généralisé l’utilisation d’unités de réservistes pour les opérations de sécurité intérieure et plus encore d’avoir permis ce précédent que nous attendions depuis si longtemps, l’envoi d’une unité constituée en opération extérieure.
L’espoir, c’est ce que vous nous laissez de plus précieux au moment où tant d’obstacles pourraient nous inciter à la démobilisation. Cet espoir, c’est la capacité de voir avec confiance au-delà de la réalité.
Un esprit que je résumerai en une image, celle de Leclerc et de ses hommes perdus au fond du désert tchadien et prononçant ensemble, au mépris de tout réalisme, le serment de Koufra de ne pas reposer les armes jusqu’à la libération de la cathédrale de Strasbourg.
Aujourd’hui, il faut aux réservistes cette foi pour croire qu’ils pourront encore servir, quand la réalité implacable s’appelle économies budgétaires, restructurations, délocalisations et qu’on peine à trouver un système pour la nouvelle réserve d’après la fin du service national.
Car nous risquons demain d’être les premiers concernés par ces mesures d’économie auxquelles, par solidarité avec nos camarades d’active, nous ne nous déroberons pas, même s’il apparaît de plus en plus qu’il faudra des années avant de voir redémarrer un système de réserve efficace et crédible.
Le désert que nous nous apprêtons à traverser, c’est celui de l’indifférence, indifférence certaine de l’opinion, indifférence peut-être des responsables politiques, indifférence même de certains cadres militaires. Ce désert, nous allons le traverser avec la foi que nous laissez en héritage. Pour cela, qui sera notre force, merci Mon Général.
------------------------------------------------