Stage Monitorat ISTC pour le Régiment de Marche du Tchad
  Il est apparu important que la 5ème compagnie (UIR) du Régiment de Marche du Tchad puisse continuer de manière autonome son développement, déjà bien avancé, de l’Instruction Sur le Tir de Combat (ISTC).
Trois cadres de la 5 ont donc été inscrit à un stage de monitorat ISTC organisé par le régiment. Ce stage réunissait des personnels de réserve et d’active encadré par les deux instructeurs ISTC et un initiateur ISTC du RMT.
L’ambiance fut chaleureuse, pédagogique, conviviale, dynamique et très sérieuse. Mais dès le départ un point important était répété : rien n’est acquis et que le fait de suivre le stage ne donne pas ; « de facto », le diplôme de moniteur.

Le stage commence par tout réapprendre depuis la base. Cela commence par les règles élémentaires de sécurité, que nous apprenons par cœur, mot à mot, puis la préparation du matériel, les manipulations de base et les différentes postures. Nous répétons jusqu’à ce que cela soit un réflexe, dans le plus pur style académique. Puis nous continuons le module, sur la transmission d’une arme, la posture contact, retrait de la sûreté, les positions de tir de base, les positions de tirs intermédiaires, la chronologie du tir en 7 temps, le langage corporel avec une arme, et enfin les changements de chargeurs.

Première semaine très dense, où le fait que nous soyons peu de stagiaires pour deux instructeurs permet des corrections immédiates de nos erreurs ; nos gestes deviennent réflexes.

Chaque soir, nous tirons chacun un papier, avec un numéro qui correspond à une fiche de cours que nous devrons restituer le lendemain matin. Entre stagiaires, nous répétons nos cours, afin d’être au top le lendemain, et à défaut d’avoir de l’armement à disposition, nous faisons nos manipulations avec des balais, en priant le ciel que personne ne nous voit car la situation est cocasse.

Le vendredi est consacrée à la préparation du matériel en vue du départ au camp de la Courtine : mise en caisse de l’armement, préparation des cibles (cibles de réglages ISTC, réglage à longue distance, SC2, etc), perception des véhicules, VAD…..

Le 18 mars débute l’instruction au tir réel. Nous avons la chance d’avoir un champ de tir à notre disposition. Malgré le froid et le vent puissant, les tirs s’enchaînent à une cadence dynamique, ainsi que les restitutions et les tests de tir. Cette phase passe par des tirs à 25, 50, 75 jusqu’à 300 mètres dans les différentes positions, à savoir, debout, 1 genou, deux genoux, accroupie, couché bras francs, couché avec bi- pieds, couché avec appui, le tout soit en doublette, soit sur cibles multiples….

Nous étudierons aussi les tirs de combat dans des conditions particulières (NBC, protections balistiques, etc..). Nous nous apercevons de la difficulté de ces tirs en déplacement, que ce soit à courte ou longue distance et l’on comprend d’autant mieux la nécessité d’avoir une condition physique parfaite.

Ca tire, ça pulse, les gestes et automatismes sont quasi-parfaits, pas de temps morts, les cibles tombent, les ordres fusent…….

A la fin de ces journées denses, où le froid et le vent commencent à marquer les visages, nous rentrons dîner, et préparons notre armement pour les tirs de nuit, tir avec lampe blanche et système PIRAT allié à l’OB 70. La lune est claire, le sol est recouvert de gel. Le froid s’estompe vite devant les phases très dynamiques de tirs sur cibles multiples en déplacement « pas du rat », pas chassés…

Après ces séances très instructives, nous passons aux tests chronométrés d’évaluation, puis après un recomplètement des munitions, vient le moment d’un parcours de tir de combat, allant de 400 mètres à 25 mètres avec toutes les postures et positions vues depuis le début du stage.

Le rythme est endiablé, et chaque élève doit gérer la pression, son rythme cardiaque et son souffle. Déplacements en courant, » pas du rat », déplacement latéral, cibles multiples, doublettes, tir 1 genou, accroupi, couché, passage de 100 à 50 m , retour sur 75 m etc ... le tout au commandement de l’instructeur, qui ne laisse aucun répit. Les stagiaires sont épuisés, mais heureux, car les instructeurs et l’initiateur donnent tout pour eux, et donnent à cette instruction toute la dimension opérationnelle avec une intensité hallucinante, tout en gardant le sourire, malgré des conditions météorologiques détestables, ils nous font aimer le tir et son esprit.

Vint le moment de l’annonce : 4 moniteurs sont nommés, et 1 initiateur. Comme quoi rien n’est jamais gagné !

Le stage se termine par une soirée de cohésion dans la plus grande tradition des Troupes de Marine dans un établissement de LA COURTINE, avec nos instructeurs, où nous pouvons en plus échanger avec des cadres d’autres unités de l’Armée de Terre, présents sur le camp, qui ne se doutaient pas qu’ils discutaient avec des réservistes.

Cette formation est exceptionnelle, et les réservistes ont surpris, tant les instructeurs, que leurs camarades d’active, par leur sérieux, leur implication, leur coté opérationnel, leur motivation forte, et leurs résultats qui ont dépassé ceux de leurs camarades d’active lors des stages précédents. Maintenant, nos réservistes Moniteurs ISTC, vont pouvoir diligenter la bonne parole, et faire progresser la 5ème Compagnie sur le tir de combat, dans les règles de l’art.

Et au nom de Dieu !    Vive la coloniale !

LTN (R) Ronan de LANLAY
OA de la 5ème compagnie du Régiment de Marche du Tchad

Dernière mise à jour : ( 26-06-2008 )