Exercice Amphibie pour le 5ème Escadron du 1er Spahis

En ce petit matin du mercredi 2 avril, le silence qui règne sur la plage de la Maguelonne (Hérault) est subitement déchiré par le vrombissement de. 6 zodiacs venant du large. Ils déposent une section de Lagunari (militaires italiens) qui sécurisent immédiatement les abords de la plage. A 2 miles marins, l’intérieur du TCD Siroco s’incline doucement pour permettre la mise en eau du radier. 3 chalands de débarquement en sortent alors en direction de la plage. Ils transportent les véhicules d’artillerie anti-aérienne d’une section du 54ème RA et les transports de troupe du 5ème Escadron. Après une vingtaine de minute de navigation, c’est le « beachage ». Tandis que les chalands retournent chercher sur le Siroco d’autres hommes et véhicules à amener sur la plage, la première section du 5ème Escadron mise à terre s’écarte de la côte afin d’interdire l’accès à la plage et tenir l’accès à la principale voie de communication de la zone.

 

© Tous droits ré́servés
5ème Escadron du 1er Spahis

En 3 heures, 350 personnels et une soixantaine de blindés, VBL, VAB et autres véhicules de transport sont à terre. Ils forment un GTIA composé d’un SGTIA blindé armé par les cavaliers du 2ème Escadron (sur AMX 10 RC) et d’un SGTIA infanterie armé par le 5ème Escadron (UIR) renforcé d’une section d’infanterie du 21ème RIMa et d’une section de Lagunari, auxquels s’ajoutent un détachement d’artillerie (54°RA) et un du génie (2°REG). Le soutien aérien repose sur 2 Gazelles et 2 PUMA du 1er RHC.

Débute alors un raid blindé de 80 km, action principale de cet exercice interarmées et interalliés dont le thème tactique consiste en l’évacuation de ressortissants français piégés dans un pays agité par des troubles ethniques initiés par l’un de ses voisins. Cette manœuvre permet de contrôler le bon fonctionnement du SIR(1) depuis un PC embarqué et avec des troupes au sol dans une opération rapide et couvrant une large superficie de terrain.

Pour les 31 militaires (plus 12 qui jouent les ressortissants évacués) du 5ème Escadron, unité de réserve du 1er Spahis, qui constituent l’ossature d’une compagnie Proterre (2), il s’agit de l’une des opérations majeures de notre programme 2008 : travailler en symbiose totale avec le régiment, en tant que composante infanterie, en charge d’appuyer les Escadrons d’active, dans le cadre d’une mission de mise en œuvre des savoir-faire spécifiques du 1er Spahis. Conscients de la confiance qui nous est faite par notre chef de corps et de réaliser quelque chose d’exceptionnel pour des militaires de réserve, nous sommes bien décidés à remplir les missions confiées avec succès.

Le 2ème temps de la mission débute une fois les unités de mêlées sur la terre ferme : il s’agit de remonter vivement vers notre objectif en évitant le contact avec une milice hostile à notre intervention.

A la suite de l’Escadron blindé, nous progressons sur plusieurs axes parallèles en utilisant les voies secondaires pour éviter d’avoir à traverser les principaux nœuds de communications et donc le risque d’être intercepté.

Mais un message d’alerte est parvenu au PC du GTIA : plusieurs ressortissants ont été pris en otages. Leur lieu de détention étant trop éloigné pour permettre d’arriver rapidement sur les lieux, nous sécurisons une zone pour permettre aux marsouins du 21ème RIMa, qui composent la seconde section de notre compagnie, d’embarquer dans des hélicoptères Pumas afin d’être héliportés sur l’objectif et de libérer les otages.

En début de soirée, une patrouille de VBL a détecté un fort rassemblement de miliciens hostiles dans un village au Nord de la zone d’action. Ceux-ci pouvant gêner la manœuvre, nous recevons pour mission de réduire cette résistance. Après s’être porté à proximité du lieu indiqué, les spahis débarquent des véhicules et progressent à pied vers le point tenu par les miliciens. Ceux-ci sont sur un point haut, face à une grande surface dénudée et adossés à un village. A croire qu’ils ont étudiés les mêmes principes de manœuvre que nous ! Couvert par un des groupes de combat, les deux autres groupes se mettent en position. Après un soutien feu mené par un peloton d’AMX 10 RC, c’est l’assaut : détonations sourdes des grenades, explosions de fumigènes rythmant l’avancée des groupes et la destruction des véhicules ennemis, la position est rapidement conquise au terme d’un vif combat. Aussitôt, il nous faut repartir pour l’extrémité opposée du fuseau : les ressortissants français libérés doivent être évacués au plus vite. Durant la nuit, nous mettons en place un centre d’évacuation (RESEVAC) pour accueillir et identifier les ressortissants, avant de les faire héliporter vers le Siroco. Au matin, tous les ressortissants sont en sécurité sur le navire de guerre.

En réaction à notre intervention, un bataillon mécanisé ennemi a envahi la zone et se porte sur le GTIA. Maintenant que la mission de récupération des ressortissants a été menée à bien, nos forces doivent se replier vers le Siroco pour réembarquer. Nous nous plaçons donc sur une première ligne de débouché, afin de recueillir l’Escadron blindé et porter un coup d’arrêt à l’ennemi. Une fois le recueil fait, nous restons postés en embuscade, prêt à détruire tout ennemi se présentant face à nous. Pour augmenter notre puissance de feu, nous bénéficions d’un appui des Gazelles de l’ALAT qui survolent la zone, effectuant dans le même temps une mission de renseignement. Sur ordre, nous rompons avant d’avoir été au contact et sommes recueillis à notre tour par l’Escadron blindé qui doit à nouveau arrêter l’ennemi pour nous laisser le temps suffisant de réembarquer.

S’ensuit donc une rapide progression vers la plage où, sous les yeux de nombreux touristes ravis du spectacle qui s’offre à eux, nous montons à bord des chalands qui nous ramènent au TCD. L’Escadron blindé, qui s’est créée les délais nécessaires par un vif coup d’arrêt porté au bataillon mécanisé, nous succède.

Le jeudi 3 avril à 18h, l’ensemble des forces se retrouvent sur le Siroco qui peut lever l’ancre et quitter le théâtre des opérations. Après une navigation nocturne vers Toulon, nous quittons le bâtiment de la Marine nationale à destination de Valence (26) et du Quartier Baquet.

Durant ces 5 jours d’exercice dont 36h de mission, les militaires de réserve du 5ème Escadron ont mis en application leurs savoir-faire avec réussite et enthousiasme, démontrant toutes les qualités militaires des professionnels militaires à temps partagé que nous sommes.

Dernière mise à jour : ( 26-06-2008 )