Communication en Conseil des Ministres
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Communication de M. Jean-Marie BOCKEL, Secrétaire d’Etat à la Défense
et aux Anciens Combattants

Conseil des Ministres du 23 Avril 2008-05-07

La Réserve

Le passage de l’armée de conscription à une armée professionnelle, décidé en 1995, s’est accompagné de la mise en place d’une nouvelle réserve.

A la réserve de masse, issue de la mobilisation, a succédé une réserve d’emploi, plus disponible, plus réactive, mieux formée et totalement intégrée aux forces d’active. Ce dispositif a été mis en place par la loi du 22 octobre 1999 portant organisation de la réserve militaire et du service de défense, modifiée par la loi du 18 avril 2006.

Cette nouvelle réserve fondée sur le volontariat, l’intégration et le partenariat avec les employeurs civils poursuit sa montée en puissance. Elle compte aujourd’hui environ 59 000 volontaires effectuant, en moyenne, 23 jours d’activité par an au sein des Armées, de la Gendarmerie Nationale et des services communs.
Pivot de la disponibilité de ces réservistes, le partenariat avec les entreprises vise à obtenir de la part des employeurs des conditions d’emploi des réservistes plus souples. En contrepartie, les entreprises signataires peuvent bénéficier de certains avantages : crédit d’impôt, crédit à la formation, suivi de stages, échanges d’informations, attribution du label de « partenaire de la Défense ».

Cette mutation vers une réserve opérationnelle volontaire d’emploi doit désormais être consolidée.

Selon un plan d’action établi en mars 2003, la cible de moyen terme prévoit la constitution d’une réserve opérationnelle de plus de 90 000 volontaires, dont    40 000 pour la Gendarmerie, effectuant une moyenne de 27 jours annuels d’activité. Dans ce cadre, les moyens dédiés à la réserve permettent le recrutement en 2008 de 4 000 nouveaux volontaires.

Le défi constitué par l’achèvement de cette montée en puissance est à la hauteur de l’ambition pour les Armées de disposer d’un véritable vivier de compétences, souple d’emploi, prêt à être engagé sur le territoire national ou lors d’opérations extérieures, comme c’est aujourd’hui le cas en Bosnie, au Kosovo ou en Afghanistan. Il impose d’y consacrer les moyens financiers nécessaires et de fidéliser les volontaires issus de la société civile.

Ces volontaires issus directement de la société civile représentent les deux tiers du recrutement. Leur engagement aux côtés des réservistes issus du monde militaire constitue une réussite tant sur le plan opérationnel que pour le renforcement du lien Armées-Nation. Cette réussite repose sur la garantie de la qualité de leur emploi opérationnel, de leur formation et de leur entraînement. Elle repose aussi sur la capacité des Armées à tirer le meilleur parti de leur disponibilité.

La question de l’emploi de la réserve militaire ne peut pas être traitée isolément puisqu’elle doit non seulement prendre en compte le concept d’emploi des forces armées d’active mais également envisager des missions allant au-delà des seuls volets militaires. La définition du besoin capacitaire en réservistes passe donc par l’analyse du futur contrat opérationnel des forces armées et aussi des besoins de gestion de crises, devenues protéiformes et répondant nécessairement à une logique interministérielle.

Dans ce contexte, la nécessité d’une réflexion prospective portant sur l’opportunité et la faisabilité d’une réserve plus ouverte aux enjeux interministériels de la gestion de crise émerge naturellement.

Enfin, à côté de la réserve opérationnelle, la réserve citoyenne constitue un réseau d’influence et de rayonnement mais aussi un vivier d’experts et de conseillers bénévoles de haut niveau. Atout d’ouverture pour les Armées, elle devra être valorisée.

Les enjeux de l’efficacité de la réserve de demain sont là.
Dernière mise à jour : ( 12-05-2009 )