Diner-débat 2007 : discours GICAT
  Mon Général,
Messieurs les officiers généraux,
Messieurs les réservistes,
Cher Pierre,

Au nom du Gicat, que je représente ici ce soir, je voudrais tout d’abord vous remercier de m’avoir invité. Comme Pierre Bayle l’a indiqué, mais je ne sais pas si c’est véritablement un avantage ce soir, je suis en effet un marin. Nobody’s perfect, comme disent les Anglais.

Mais, cela fait maintenant plus de 10 ans que je sers l’Armée de Terre, que ce soit en tant que Président de la division Systèmes Terre et Interarmées de Thales ou, depuis novembre 2006, en tant que Président du Gicat, le Groupement des Industries Françaises de Défense Terrestre.

Comme l’a souligné le Général Cuche, la réserve est une composante à part entière de l’Armée de Terre. C’est également une opportunité trop souvent inexploitée par les entreprises.

A ce sujet, la loi de 2006, dont le décret d’application a été promulgué le 5 octobre 2007, offre des possibilités très intéressantes tant pour l’Armée de Terre, que pour le réserviste ou l’entreprise. Et d’ores et déjà, de nombreuses entreprises ont manifesté leur soutien à cette nouvelle approche en signant avec le Ministère de la Défense des conventions facilitant encore le recours à cette réserve.

Ces partenariats concernent non seulement, les acteurs du secteur de la Défense, mais également des entreprises aux activités plus lointaines, telles que, par exemple, Air France, Air Liquide, Total, etc. Si ces accords, peuvent varier quelque peu, ils tendent cependant tous à faciliter la mobilisation du réserviste, à permettre un accroissement de la période d’activité dans la réserve, et à garantir le maintien des revenus pour le collaborateur-réserviste.

Chez Thales, je prends cet exemple car bien évidemment c’est l’entreprise que je connais le mieux, nous avons une soixantaine de réservistes « identifiés » dont 5 sont ici ce soir parmi nous. Le cas de Jean-Yves Haagen, ici présent, qui revient d’une mission de 3 mois en Bosnie, illustre ainsi très concrètement l’engagement de Thales sur ce sujet. Et je ne parlerai pas des réservistes anglais, américains, allemands, etc. travaillant chez Thales et qui effectuent également des périodes dans les armées de leurs pays respectifs.

De même, au niveau du Gicat, sachez-le, l’ensemble des membres soutient pleinement le développement de la réserve. Qu’il s’agisse d’embaucher d’anciens militaires, d’aider certains volontaires qui auraient des compétences requises pour la Défense Nationales à entrer dans la réserve, ou même, bien entendu, de valoriser la réserve et les réservistes en interne, les entreprises du Gicat sont là, à vos côtés.

Cette démarche doit cependant se faire sans a priori et avec une vision claire des prérogatives des uns et des autres. Il est en effet important d’éviter ici tout débat idéologique autour des notions de contractualisation ou d’externalisation. Ce n’est pas le sujet, ni la volonté des membres du Gicat. Par contre, ce que nous, entreprises, pouvons faire, c’est aider à organiser cette réserve afin d’assurer aux armées la possibilité de recourir à  un réservoir de compétences accessible en cas de « pointe » d’activité.

Pour conclure, je voudrais également insister sur un point qui me paraît extrêmement important et où la réserve à un rôle clé à jouer : le lobbying.

Est-ce que l’Armée de l’Air et la Marine n'utilisent pas mieux le réseau d’influence que constituent leurs réservistes pour promouvoir leurs activités, leurs grands projets et, au final, défendre leurs intérêts ? Je pense que l’Armée de Terre devrait pouvoir capitaliser de façon plus importante sur les talents et compétences de ses réservistes pour, elle aussi, mettre en avant auprès des décideurs, économiques et politiques, la richesse et la complexité des missions qu’elle mène quotidiennement. Particulièrement en cette période de réflexion où de grandes décisions, qui vont impacter les années à venir, sont amenées à être prises. Là encore, le monde des entreprises, et le Gicat en particulier, peuvent sans doute vous aider, n’hésitez pas à nous solliciter.

Je vous remercie encore, au nom de tous les membres du Gicat, pour votre invitation de ce soir. Et sans plus attendre, je vais m’arrêter pour laisser la place au débat.

Bruno Rambaud
Dernière mise à jour : ( 10-12-2008 )