Allocution du ministre de la Défense (Seul le prononcé fait foi)
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et Messieurs les réservistes,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d’être avec vous en cette journée
nationale du réserviste. C’est l’occasion de rappeler le sens, l’utilité de la
réserve, mais aussi de rendre hommage aux nombreux citoyens qui prennent le
temps de participer, personnellement et directement, à l’effort de défense.
Vous me permettrez d’abord de revenir sur le principe de la réserve militaire, dont le Président de la République avait souligné l’importance dès la campagne du printemps 2012. Il est vrai qu’il y a, derrière la formidable richesse humaine de la réserve, deux enjeux qui sont majeurs.
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M. Jean-Yves Le Drien, à St-Maximin, jeudi 4 avril 2013
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Le président de l'ANRAT dépose une gerbe en hommage au soldat inconnu, lors de la cérémonie à l'Arc de Triomphe, présidée par le ministre de la Défense (photo (c) Denys Chappey)
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D’abord, et il n’est naturellement prioritaire, il y a l’enjeu opérationnel, avec la contribution essentielle de la réserve à nos forces armées. Les témoignages que je viens d’entendre, dans les différents stands, soulignent avec évidence l’apport décisif des réservistes, ici pour faire fonctionner un hôpital militaire, là pour améliorer nos compétences techniques sur un certain nombre de matériels. Ce renfort est nécessaire. J’ajoute qu’il n’est pas seulement quantitatif, avec des compétences parfois uniques. En cela, nos armées ont plus que jamais besoin d’une réserve opérationnelle.
Le deuxième enjeu est sociétal. C’est le maintien et le développement de l’esprit de défense parmi nos concitoyens. Par la réserve, nous faisons mieux comprendre le rôle et la place de nos armées. Mais en rappelant ainsi que l’institution militaire est l’un des creusets de notre vivre-ensemble, nous contribuons aussi à la cohésion de la Nation.
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Ces deux
principes relèvent d’une évidence qui n’arrête pas le regard. Mais les
réflexions autour des travaux du Livre blanc viennent de démontrer, au-delà de
leur pertinence, toute leur valeur pour la Défense d’aujourd’hui et de demain.
C’est pour cela que le Livre blanc devrait réaffirmer toute l’importance de la
réserve, et renforcer notamment le recrutement de réservistes non militaires,
pour renforcer encore ce lien précieux, vital, entre l’armée et la Nation,
qu’incarne la réserve.
Avec
cette journée, dédiée cette année aux « territoires et [à] la
cohésion nationale », nous adressons un message fort à l’ensemble de nos
concitoyens.
Il importe en effet que notre réserve soit mieux connue,
pour que chacun sache qu’il existe plusieurs manières de participer à la
défense de son pays. Certains en ont fait leur métier, qui est d’ailleurs
beaucoup plus qu’un métier. D’autres y participent en parallèle de leurs autres
activités, mais avec le même esprit de service, le même dévouement et la même
efficacité que ceux qui y consacrent leur vie.
Voilà le sens de cette Journée nationale du réserviste, et
je me félicite que plus de 250 activités comme celle que je viens de voir
soient organisées en métropole et outre-mer. Je tiens à remercier
chaleureusement toutes celles et ceux qui se sont investis dans cette belle
entreprise – je pense aux forces d’active, aux réservistes eux-mêmes, mais je
pense aussi aux associations et aux correspondants-défense. Tous ces relais
locaux sont indispensables à la promotion de l’esprit de défense, qui passe
notamment par le recrutement des réservistes, et je veux saluer leur
engagement.
Cette année, en choisissant le thème des
« territoires » et de la « cohésion nationale », j’ai voulu
faire vivre cette conviction que la réserve a un lien particulier avec le
territoire, avec notre pays dans sa diversité.
Ce lien est double, selon les deux grands principes que je
viens d’évoquer. Par son engagement, le réserviste permet à la Défense
d’irriguer l’espace où il vit, sa commune, son quartier. Mais par la
connaissance intime qu’il a de ce territoire, le réserviste est en outre un
relais particulièrement efficace en cas de crise, qu’il participe directement à
sa résolution ou qu’il contribue, plus largement, à la résilience de son
environnement.
Dans le dialogue qui réunit le ministère de la Défense et le
réserviste, je veux saluer ce troisième acteur qu’est l’entreprise. C’est un
acteur essentiel. Entrer dans la réserve ne peut se faire sans l’accord de
l’employeur, mais bien souvent, c’est l’employeur qui soutient le projet.
C’est le sens du « Prix de la réserve militaire ».
Il a été créé pour valoriser les efforts conduits par les entreprises en faveur
de la réserve militaire. Ce prix est destiné aux entreprises
« partenaires », qui seront bientôt 350 à avoir signé une convention
de soutien à la politique de réserve du ministère.
Cette année, les sociétés récompensées sont pour les entreprises de plus de
1000 salariés, la société LATECOERE. Et pour celles de moins de 1000 salariés,
la société SANITEC. Je serai heureux de laisser dans un instant la parole aux
responsables de ces entreprises. Je voudrais pour ma part saluer leur esprit
citoyen. Ce faisant, ils font la preuve que l’on peut associer dynamisme
économique et engagement au profit de la collectivité et de sa défense.
Dans le même esprit, et parce que ces prix nous invitent à
poursuivre et à approfondir notre action, j’aurai le plaisir de signer, à
l’issue de cette cérémonie, une convention de partenariat avec Thalès et UNEO.
Ces conventions sont importantes. En instaurant un climat de confiance entre
l’entreprise et la Défense, elles permettent de voir la réserve pour ce qu’elle
est, une chance pour le réserviste, pour son entreprise, pour la Nation, unis
dans une même démarche.
J’ai remerciant tout à l’heure les protagonistes de cette
journée. Je veux vous remercier également, madame la proviseure, qui nous
accueillez aujourd’hui. Et je voudrais conclure en saluant l’ensemble des
intervenants de notre politique de réserve. Je pense aux correspondants du
réseau des entreprises de défense (CRED), qui seront bientôt 60 auprès des CCI,
des entreprises et des organisations territoriales. Je pense aux entreprises partenaires,
dont trois étaient présentes aujourd’hui. Je pense aux relais locaux pour la
jeunesse et la citoyenneté (RLJC), que je rencontrerai d’ailleurs tout à
l’heure. Ils conduisent une action précieuse pour tisser des liens avec la
jeunesse des quartiers urbains défavorisés ou des zones rurales oubliées. Je
pense encore aux associations de réservistes, membres du CSRM, qui sont pour
notre ministère des partenaires quotidiens.
Je pense enfin à ceux qui seront les acteurs de demain, tous
ces jeunes présents dans les ateliers ce matin, et qui sont avec nous
maintenant. Cette journée est la vôtre, pour rejoindre la réserve ou simplement
découvrir notre Défense.
La communauté de la réserve, dans la diversité que je viens
de décrire, est comme une grande famille, heureuse de se retrouver aujourd’hui.
Je forme le vœu que cette journée, grâce à notre mobilisation collective, porte
cette année encore le beau message de la réserve dans tous les foyers de
France.
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