Association nationale des réserves de l'armée de Terre

Fin 2007, la Préparation Militaire Parachutiste (PMP), institution magnifique et mythique de plus d’un demi-siècle (1947-2007) a pratiquement fermé ses portes. En effet, désormais strictement réservée aux élèves des lycées militaires de la Défense, aptes physiquement et volontaires, elle a quasiment disparu. Oui, cette décision, à mon sens critiquable et néfaste, prive de nombreux jeunes de cette expérience unique, exceptionnelle et de cette école de formation hors du commun qu’était la PM Para. Elle marque aussi la fin d’une époque et tourne la dernière page d’une épopée dans laquelle des milliers de jeunes ont donné, par idéal, foi, goût de l’effort et dépassement de soi, le meilleur d’eux-mêmes.

Conscient de cette rupture, début 2008, Thierry d’Athis, ancien prémilitaire para lui aussi, membre de l’UNP, rédacteur de la rubrique «Vie des sections» de Debout les Parasm’a fait part d’un projet.
Compte tenu de la disparition de la PMP et de son importance pour le monde parachutiste, il fallait écrire au plus tôt un ouvrage exhaustif sur elle afin d’en fixer l’histoire et d’en marquer le souvenir de manière impérissable.
J’ai immédiatement trouvé son idée séduisante et l’ai encouragé à la mettre en œuvre. Bien entendu, étant moi-même un prémilitaire para (1957-1959 à Versailles), j’ai accepté sans réserve d’en rédiger la préface.

Oui, sans la PMP, les Paras n’auraient jamais pu devenir ce qu’ils sont aujourd’hui, un des fleurons de l’Armée française que le monde entier admire et nous envie. Pendant 60ans, cette PMP a drainé, fasciné et fait rêver une grande partie de la jeunesse de notre pays.
Qu’on en juge: en 60 ans, 440000 brevets prémilitaires délivrés et plus de 80% des personnels appelés ou engagés des formations parachutistes issus de la PMP. Ce bilan éloquent parle de lui-même.
La Préparation Militaire Parachutiste restera aux Paras français ce que furent les «Poilus» à la Grande Guerre. Sans les Poilus, la «Der des ders» n’aurait pu exister et l’Armistice du 11 novembre 1918 devenir une éclatante Victoire.
Sans les prémilitaires paras:
– Jamais les régiments TAP, d’Indo, d’Algérie et des OPEX n’auraient pu alimenter le recrutement indispensable et maintenir à plein leurs effectifs de volontaires motivés et enthousiastes.
– Jamais les 10e et 25e Divisions Parachutistes d’Algérie, à base principalement d’appelés prémilitaires, qui se sont illustrées et ont payé un lourd tribut en pertes, n’auraient occupé la place majeure qui leur revient dans le conflit algérien.
Tous ceux qui ont accompli la PMP ne l’ont jamais regretté, même ceux qui n’ont pas servi ensuite dans un régiment para. Cette période dense demeure un moment exceptionnel et un temps fort de leur vie.
Qui ne se souvient de son premier saut? Celui de l’inconscience et de la découverte. Il faut y aller! On saute sans se poser de questions. Quand le klaxon retentit, à la fois attiré et repoussé par la porte, le «Go!» du largueur libère et pousse chacun dehors.
Qui n’a pas ressenti l’angoisse et l’appréhension fortes pour le deuxième saut, le plus difficile, le plus redouté! Chacun sait ce qui l’attend. Le vide, le vent brutal, l’aléa de la bonne ouverture et l’arrivée brutale au sol. Dépasser ses limites et vaincre sa peur ont toujours caractérisé la réussite du deuxième saut. Sans doute est-ce aussi cela le courage?

Beaucoup a été écrit et dit sur «les Paras», sur l’histoire de cette élite qui a gravé, au prix d’héroïsme, de sacrifices, du sang et de la vie, des pages exceptionnelles de notre histoire militaire. Cette communauté parachutiste – où dominent l’esprit de corps, la cohésion et la solidarité, où chacun est dépositaire d’une gloire qui le dépasse – attire et fascine aujourd’hui encore la jeunesse de notre pays. Et on ne peut que s’en réjouir!
Dans cette saga de la longue route des paras, il manquait les prémilitaires paras. Il fallait leur rendre hommage et les mettre à l’honneur. À présent, le vide est comblé. J’en remercie et félicite Thierry d’Athis, auteur de l’ouvrage documentaire Le Livre d’or de la PM Para.
Avec talent, clarté, originalité, exhaustivité, il traite de manière agréable, directe et vivante tous les aspects de la Préparation militaire parachutiste. Il aborde successivement la naissance, les grandes étapes, l’organisation, les moyens, les évolutions, les difficultés de la PMP et aussi sa fin.
Grâce à plus de 120 témoignages d’illustres paras aux plus modestes, des photos uniques et inédites, des anecdotes multiples, il fait revivre l’essentiel et la quintessence de la très belle histoire de la PMP.
Puissent ces pages riches en mémoire et en souvenirs faire découvrir la foi, le mythe et l’idéal des Paras.
Puisse aussi cet ouvrage exprimer à tous ceux qui ont beaucoup donné à la PMP – les cadres volontaires d’active et de réserve, les moniteurs, les aides-moniteurs, les élèves – la reconnaissance, l’estime et la considération de la Nation et de son Armée.

À beaucoup, sans nul doute, il apportera connaissance, découverte et ouverture sur un monde fascinant et mythique, celui de la création et de l’envol de la «caste» para.
Les Anciens prémilitaires Paras y retrouveront leur histoire, leur jeunesse, des souvenirs encore présents et la mémoire d’une époque qui leur colle à la peau.
Enfin, qu’il permette à tous les lecteurs de vibrer, de s’enflammer et de redécouvrir l’alchimie secrète, envoûtante et unique de ce qui constitue «l’Esprit para».
Alors, bonne lecture!

Général de corps d’armée (2S) Christian PIQUEMAL
Président national de l’Union Nationale des Parachutistes

	10-09-2009 19:46
	Mille mercis pour cette belle note de le Je vous remercie vivement pour cette note de lecture et merci également d'avoir diffusé la magnifique préface du Général Christian Piquemal président de l'UNP. Je vous signale, qu'en exergue, nous avons publié également une note de Daniel Jacir, Président de l'ANAP, ancien para SAS breveté en Grande-Bretagne et un témoignage du Padre Jean-Michel Saint Esteben, aumônier du célèbre 1er RPIMa, fer de lance du COS.   Encore merci et très bonne lecture! Visiteur Rapporter

Thierry d'Athis