Dans l’actualité militaire récente trois événements attirent plus
particulièrement l’attention : deux d’ordre général et un plus
spécifique à la réserve. Il m’est apparu important de les évoquer et
de les commenter avec vous.
Drame au 3e RPIMa de Carcassonne
Le tragique
accident survenu au sein du 3e RPIMa touche l’ensemble de la communauté
militaire et nous invite à une double réflexion.
Tout d’abord, nos pensées doivent aller aux victimes qui resteront
physiquement ou psychologiquement marquées à vie. Assurons-les de notre
profonde et sincère compassion.
Pensons également à nos frères d’armes de Carcassonne. Quelles que
soient les erreurs commises, ils sont eux aussi profondément touchés et
ont besoin de notre soutien dans l’épreuve.
Ensuite, cet événement nous rappelle combien le maniement des armes
demeure un exercice dangereux. Il réclame en tout lieu et à tout
instant une rigueur absolue tant pour ceux qui portent une arme que
pour ceux qui les commandent.
Cette exigence est indissociable de la pratique du « métier des armes ».
Changement de CEMAT
Conséquence directe de cet accident, fidèle au sens de l’honneur et à
l’éthique du chef militaire dont il a toujours fait preuve, le général
Bruno CUCHE a présenté sa démission. Nous ne pouvons qu’admirer son
comportement exemplaire et respecter sa volonté de ne pas exploiter son
geste par des analyses ou des commentaires qui trahiraient sa pensée.
Il est remplacé par le général Elrik IRASTORZA, son ancien bras droit,
qui assumera désormais le commandement de l’armée de Terre. Dans la
continuité de son prédécesseur, il réaffirme la primauté de
l’opérationnel et s’engage avec détermination dans la conduite de la
réforme de notre armée.
Il compte sur chacun de nous pour affronter et surmonter les nombreuses difficultés qui en découleront.
Efforts budgétaires
Parmi ces difficultés, la contrainte budgétaire apparaît au premier
rang. La conduite de la réforme réclame des moyens financiers qui ne
peuvent être dégagés que par des économies internes. La contribution
2008 de la réserve à cet effort global se traduit par un abattement
d’environ 15% du budget consacré aux activités. Cet abattement respecte
cependant deux priorités majeures : la participation aux activités
opérationnelles (OPEX ou MISINT) et les activités garantissant la
pérennité de la réserve (recrutement et formation).
Cela inclut la projection de détachements sur les théâtres extérieurs
voulue par le général CUCHE et résolument maintenue par le général
IRASTORZA.
Etre
réserviste, c’est appartenir pleinement à l’armée de Terre ; c’est donc
en partager les grandeurs mais aussi les servitudes, les satisfactions
comme les restrictions. A l’aube de cette nouvelle période difficile,
l’heure n’est plus aux tergiversations (voire aux lamentations) mais à
la solidarité et au volontarisme.
Général BOULNOIS
Délégué aux réserves de l’armée de Terre
le 3 juillet 2008
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