Association nationale des réserves de l'armée de Terre

    Les budgets confirmés concernent la participation des réservistes aux opérations Vigipirate, ce qui s'explique par le légitime maintien de la veille antiterroriste, la Journée nationale des réserves, qui n'est sans doute pas l'activité la plus opérationnelle et dont on aura l'occasion de reparler, les travaux annuels de la Commission consultative des réserves de l'armée de Terre (CCRAT), les exercices liés à la chaîne OTIAD et les projections en OPEX.

    Il n'est pas question pour l'ANRAT de contester une décision gouvernementale, ni de revendiquer de façon corporatiste des dérogations à ces coupes budgétaires qui impactent de plein fouet les forces d'active avec lesquelles nous sommes pleinement solidaires.
    Il s'agit simplement pour nous d'attirer l'attention des responsables politiques et des pouvoirs publics sur l’apport indispensable de ressource que constitue aujourd’hui la Réserve pour les formations militaires autant pour la nature des services qu’elle rend que pour le coût global de ces services qu’elle infléchit.
Le maintien du niveau opérationnel des réservistes passe par des actions de formation – principalement les formations initiales pour chaque catégorie de grade, mais aussi les formations spécialisées : linguistes, spécialistes d'état-major, etc… –  et de maintien au niveau opérationnel.
Alors que le Livre Blanc souhaite que « les forces armées encouragent les recours aux réservistes », la préparation du futur est remise en cause par l’arrêt de ces activités. Une remise au niveau opérationnelle est à prévoir, ce qui coutera de l’argent.
     A ce sujet, l’on ne peut exclure que le budget des Réserves pour 2009 soit également amputé de façon significative. Nous devrons rester attentif aux travaux de préparation de la Loi de Programmation Militaire qui va être examinée par le Parlement en octobre 2008.
   
L'ANRAT formule un voeu secret, c'est que la qualité de colonel de réserve de l'armée de Terre donne au Secrétaire d'Etat à la Défense, Jean-Marie Bockel, une sensibilité aux problèmes des réservistes en général, qui au-delà de l'armée de Terre, sont tout sauf des problèmes catégoriels.
Nous voulons simplement faire partager notre préoccupation, commune aux réservistes de toutes les armées, services et spécialités, de préserver cet édifice fait de traditions et de volontariat pour maintenir un lien fort entre le pays et son armée, par une participation directe des réservistes aux besoins opérationnels.
    Le monde associatif des Réserves a là une raison supplémentaire de se mobiliser : il nous faudra compter davantage sur nous-mêmes, sur le bénévolat et sur la recherche de financements extérieurs pour survivre en tant qu'associations. Et si les associations ont une bonne et simple raison de survivre, c'est qu’elles ont une mission d'accompagnement des forces pour le recrutement, la fidélisation, la formation et la motivation de tous les réservistes, en particulier ceux de la nouvelle génération.
    Le paysage qui s'étend devant nous ressemble un peu à un désert. N'ayons pas peur de le traverser, pas pour nous-mêmes mais pour ceux qui reprendront le flambeau. Ayons le courage, comme nous l'avons dit récemment, de faire vivre en nous l'esprit de Koufra, celui qui incite à affronter le futur de façon déraisonnable, au-delà de toutes les contingences immédiates. Soyons audacieux, jamais résignés, osons croire à l'avenir des réserves.